La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 2 novembre 2017

Tes seins sont les seuls obus que j’aime


Apollinaire, Calligrammes, « Fusée » dans la partie « Lueurs des tirs ».

La boucle des cheveux noirs de ta nuque est mon trésor
Ma pensée te rejoint et la tienne la croise
Tes seins sont les seuls obus que j’aime
Ton souvenir est la lanterne de repérage qui nous sert à pointer la nuit

En voyant la large croupe de mon cheval j’ai pensé à tes hanches

Voici les fantassins qui s’en vont à l’arrière en lisant un journal

Le chien du brancardier revient avec une pipe dans sa gueule

Un chat-huant ailes fauves yeux ternes gueule de petit chat et pattes de chat

Une souris verte file parmi la mousse

Le riz a brûlé dans la marmite de campement
Ça signifie qu’il faut prendre garde à bien des choses


4 commentaires:

Lili Galipette a dit…

Oh le joli chat !

nathalie a dit…

Google me dit que l'artiste se nomme Kiyoshi Saito si ça t'intéresse.

claudialucia a dit…

Et le beau poème, le quotidien du soldat lié au souvenir du la bien-aimée !
Euh ! je ne sais pas si elle aurait apprécié la comparaison avec la large croupe du cheval !

nathalie a dit…

Mmm...mais si Lou et Apollinaire avaient des jeux avec une cravache je crois... la largeur de hanches est inspirante !