La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 6 décembre 2017

J’ai quitté la Terre. Je marche sur une autre planète.

François et Emmanuel Lepage, La Lune est blanche, 2014, Futuropolis.

Emmanuel, le dessinateur, et François, le photographe, sont invités à se joindre à l’une des expéditions françaises en Antarctique. Au programme : la traversée depuis la Tasmanie sur L’Astrolabe, un séjour à Dumont D’Urville et la traversée du continent blanc pour aller ravitailler la base de Concordia. Mais les imprévus sont assez nombreux.

Les images sont extraordinaires. Confronter la photographie et le dessin est nécessaire, car la réalité est si peu imaginable, que l’on a besoin de la poésie, de l’aquarelle, du crayonné comme des couleurs transmises par l’appareil. Un ciel blanc, un ciel noir, une glace bleu vif, une glace jaune d’or, un brouillard impénétrable… tout est utile pour nous faire partager un peu ces paysages.
On nous raconte aussi l’histoire des explorations polaires en Antarctique, depuis la découverte du continent jusqu’à l’installation des différentes bases, le fonctionnement des bases françaises avec les séjours des différents scientifiques, venus de toutes les disciplines (même les spécialistes de l’espace vont là-bas), et leurs méthodes de recherches. J’aime également ce recul historique qui s’accompagne d’une plongée dans l’imaginaire. Edgar Allan Poe et Jules Verne sont là, car cet imaginaire est bien présent dans les motivations de ceux qui se rendent là-bas, au péril de leur vie. L’album peint très bien la confrontation entre les rêves et la réalité d’un séjour en Antarctique (c’est également le cas dans l’album consacré à Tchernobyl).
J’avoue pour ma part que j’aurais aimé en savoir plus sur le séjour de longue durée des scientifiques (comment ils vivent et comment ils travaillent, comment ils supportent cette nuit interminable et cette solitude) dans les bases, mais les frères Lepage étaient plus intéressés par l’aventure en duo (on les comprend). Ils veulent prendre part au raid de ravitaillement, mais de nombreux aléas surgissent sans cesse et ils ne sont pas certains d’y parvenir. Moi, je suis ravie de savoir comment fonctionne ce raid, mais leurs angoisses concernant leur participation ne m’intéressent pas. J’aurais préféré qu’une plus grande part soit laissée aux scientifiques, aux techniciens qui font fonctionner cet univers hors du commun, où la mort n’est jamais loin.

L’avis de Christophe.





4 commentaires:

  1. C'est vrai que ce copieux album tient plus du carnet de voyage que du reportage. Mais quelle beauté. J'ai découvert il y a peu une ancienne BD de Lepage, " La terre sans mal ", se déroulant en Amazonie, une splendeur.

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    1. Ah je ne connaissais pas celui-là. Je sais que j'ai encore Kerguelen et un phare breton à mon programme !

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  2. l'antarctique m'a toujours fasciné alors je note même si je ne suis pas inconditionnelle des BD

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    1. Je pense que les images satisferont ta fascination, même si c'est un peu court en information.

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