La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 13 juillet 2018

Passons, pour ne pas perdre de temps, sur le tohu-bohu qui s’ensuit.

Dino Buzzati, La fameuse invasion de la Sicile par les ours, traduit de l’italien par Hélène Pasquier, illustré par l’auteur, parution originale 1945.

Comment ? Vous n’avez jamais entendu parler de cette invasion ? Il est vrai qu’elle remonte à la nuit des temps. Découvrez donc comment les ours, mené par leur roi Léonce, s’emparèrent d’une ville magnifique, grâce à l’aide du magicien De Ambrosiis. Au passage, il y aura des fantômes (ours et humains), le Croquemitaine, des combats meurtriers, un complot (mais aucune ourse ? Youhou Dino, ça va pas ?).

L’ours Théophile. Peut-il y avoir plus grand sage ? Il a l’expérience des ans. Le roi Léonce lui demande souvent conseil. Dans notre histoire, il n’apparaîtra que quelques minutes, pas même en chair et en os, comme vous verrez. Mais il est tellement bien que ce serait méchant de ne pas le citer.

Nous avons donc affaire à un conte, avec textes et dessins de Buzzati. C’est une épopée guerrière, avec beaucoup d’humour, d’ironie et de clins d’œil. C’est tout à fait rafraîchissant.
Le roi est courageux, mais naïf. Le magicien, radin et égoïste, mais pas tout le temps, il peut aussi être très généreux. Le grand-duc est méchant. Les courtisans sont tous les mêmes. Les sangliers sont une armée. La morale de l’histoire est qu’il convient de se méfier du goût des grandeurs et de la richesse. Une vie simple peut suffire à rendre heureux.
Moi, ce que je préfère, ce sont les fantômes.


Naturellement, vous n’allez pas vouloir me croire, vous allez me dire que ce sont des histoires, que ces choses-là n’arrivent que dans les livres, etc. Et pourtant, à la vue de l’ourson mourant, brutalement le professeur éprouva une espèce de malaise à l’idée de toutes les méchancetés qu’il avait commises dans sa haine contre les ours et contre le roi Léonce (les fantômes, le Croquemitaine !) ; et il eut le sentiment qu’une flamme brûlait dans sa poitrine et, peut-être aussi un peu pour le plaisir de jouer le beau rôle et de devenir une sorte de héros, il sortit de sous sa houppelande la fameuse baguette magique – mais comme cela lui coûtait ! – et se mit en devoir de faire acte de magicien, pour la dernière fois de sa vie.


6 commentaires:

eeguab a dit…

Viva Dino! Il faudrait que je relise cette Invasion car j'avoue ne plus trop me souvenir. Mais viva Dino!

nathalie a dit…

Ah oui tu es un grand fan ! J'ai encore quelques titres à lire pour ma part.

eimelle a dit…

je n'en ai pas lu beaucoup, j'ai parfois du mal à entrer dans son univers!

nathalie a dit…

J'ai beaucoup aimé le Désert des Tartares et ses textes sur la montagnes, un peu moins les textes plus fantastiques. Il me reste encore quelques titres à lire.

Arieste a dit…

J'ai lu plusieurs fois ce livre lorsque j'étais enfant, je l'adore !

nathalie a dit…

J'aurais bien aimé le livre enfant, j'aurais sûrement beaucoup aimé.