La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 1 mai 2019

Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit.

Charles Baudelaire, « Enivrez-vous » Le Spleen de Paris, recueil posthume 1869.

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »


6 commentaires:

  1. pour moi c'est la poésie sans conteste, la vertu j'ai passé l'âge c'est beaucoup trop tard pour être sage, le vin euh c'est mon estomac qui refuse :-)

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    1. Être ivre de vertu ne semble pas très intéressant, faut dire !

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  2. Un classique, un incontournable !

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  3. Ah, comme j'aime relire par ici ces petits poèmes qui ont accompagné mon adolescence !

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    1. Et que l’on apprécie de relire une fois devenus grands!

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