La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 16 mai 2019

Tous deux savaient que le dénouement ne pouvait tarder.

Maurice Leblanc, 813, 1910.

Une aventure, très sombre, d’Arsène Lupin.
Dans un palace parisien, le riche M. Kesselbach est ligoté par Arsène Lupin qui lui dérobe des papiers. Sauf que le lendemain M. Kesselbach est retrouvé assassiné. C’est le début d’une longue histoire où Lupin affronte un ennemi invisible, habile au couteau, qui semble toujours avoir un temps d’avance sur lui. L’affaire le mènera sur les traces d’un complot susceptible de bouleverser les relations entre la France et l’Empire allemand (tout ceci se passe avant la Première guerre, mais le nationalisme de Leblanc se fait déjà bien sentir), mais aussi de l’anéantir, lui, Lupin.

Il semblait voir le château. Il semblait évoquer la cachette mystérieuse. Et la vision d’un trésor inépuisable, l’évocation de coffres emplis de pierres précieuses et de richesses, ne l’aurait pas ému plus que l’idée de ces chiffons de papier sur lesquels veillait la garde du Kaiser. Quelle merveilleuse conquête à entreprendre ! Et combien digne de lui ! et comme il avait, une fois de plus, fait preuve de clairvoyance et d’intuition en se lançant au hasard sur cette piste inconnue !

Je gardais le souvenir d’un roman très sombre. Le mystérieux ennemi en noir, qui a le goût du sang, terrifie tous les acteurs du livre, y compris notre héros. Lupin fait preuve de ses qualités habituelles : intelligence, sagacité, humour, résistance physique, capacité à improviser, mais il est aussi un peu trop despotique ! Toutefois, le roman fait place aussi à une immense et très drôle supercherie (je n’en dirai rien, mais elle s’inspire d’un célèbre épisode de la vie judiciaire du XIXsiècle), qui met en valeur le génie lupinesque.

Arsène Lupin !
Gourel répétait ces deux mots fatidiques d’un air absolument pétrifié. Ils résonnaient en lui comme un glas. Arsène Lupin ! le bandit-roi ! l’aventurier suprême ! Voyons, était-ce possible ?
Mais non, mais non, murmura-t-il, puisqu’il est mort !
Seulement, voilà, était-il réellement mort ?
Arsène Lupin !
 
Les romans au ton très Belle époque de Leblanc sont donc contemporains de ceci :
Picasso, Nu féminin, 1910 Philadelphie.
Sur le blog :

4 commentaires:

  1. Oh, oh, je crois que je ne l'ai pas lu, celui-là !

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    1. 2e lecture pour moi et vraiment très très sombre. Pas mon préféré du coup.

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  2. que tu as une bonne idée de nous remettre en mémoire Arsène Lupin, ce fut un compagnon fidèle quand j'avais entre 12 et 16 ans, je marchais, je courrais derrière lui, je me souviens particulièrement de 813, mon souvenir le plus vif
    tu me donnes des fourmis dans les pattes là ...grrr ma liste est déjà pléthorique !!!

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    1. J'en lis assez souvent quand je suis en vacances, avec la liseuse, car comme ce sont des feuilletons, ça permet de ne pas voir défiler les heures de train ! Pour beaucoup, ce sont aussi des relectures j'avoue.

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