Guy de Maupassant, Contes de la bécasse, 1883.
Encore un recueil de nouvelles très réussi ! Elles sont annoncées par un prologue de chasseurs et se déroulent ensuite, essentiellement en Normandie. Maupassant y fait preuve de ses qualités habituelles : réalisme, cruauté, humour, esprit, affection... j’ai l’impression de me répéter d’un billet à l’autre ! Tentons l’effort de déployer quelques thématiques.
C’était d’étranges et invraisemblables aventures, où se complaisait l’humeur hâbleuse des chasseurs. Quelques-uns avaient fait date et revenaient régulièrement. L’histoire d’un lapin que le petit vicomte de Bourril avait manqué dans son vestibule les faisait se tordre chaque année de la même façon.
Il est question d’amitié virile, de la cruauté et de l’indifférence des êtres humains pour les animaux, du peu de considération accordée aux femmes qu’il n’y a pas de mal à embrasser, mais aussi de la facilité avec laquelle les hommes font les filles mères et engendrent de petits bâtards, de l’occupation prussienne dans les campagnes, entre burlesque et horreur nue et d’un ermite paysan qui met la statue du saint dans le clapier aux lapins.
Mme Lefèvre était une dame de ça, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à chapeaux à falbalas, de ces personnes qui parlent avec des cuirs, prennent en public des airs grandioses, et cachent une âme de brute prétentieuse sous des dehors comiques et chamarrées, comme elles dissimulent leurs grosses mains rouges sous des gants de soie écrue.
Il la guettait d’un œil luisant, plus sensuel que tendre ; car il la désirait plutôt qu’il ne l’aimait ; et, soudain, d’un mouvement brusque, comme un homme qui va se mettre à l’ouvrage, il enleva son habit.
Bref, lisez Maupassant.
É. Claus, Le vieux jardinier, 1885, Liège BA. |
ADDENDUM. J'avais déjà chroniqué ce recueil... en 2014.
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