La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 25 juillet 2020

La Tarasque de Noves

Au cours de cette série « celte celto-romaine », vous avez eu des guerriers et une déesse. À présent, la bête féroce !
J’ai nommé la Tarasque de Noves.

Noves est un village des Bouches-du-Rhône. On y a découvert au XIXe siècle la grande sculpture de cette…bête…
La sculpture est en calcaire et a été datée autour de l’an 50 av. J.-C. Les analyses ont montré qu’elle était à l’origine entièrement peinte (ça devait être spectaculaire). Il reste quelques traces rouges autour de la gueule et des griffes.
Un corps de lion, assis sur son train arrière. Les pattes reposent sur des têtes humaines. La gueule largement ouverte, avec de grandes dents. La sculpture est mutilée à cet endroit et on peut supposer qu’un corps humain dépassait de sa gueule, il en reste un morceau de bras sur le côté.
Évidemment, si vous avez suivi, vous vous rendez compte que les têtes coupées ressemblent à celles d’Entremont. Le monument devait être assez impressionnant.
Les archéologues estiment que la sculpture prenait place dans un lieu de culte, à contexte funéraire. À l’occasion de ce billet, je découvre qu’il existe des sculptures de lions anthropophages en Provence, qui ont été étudiées et ont servi de comparaison (ne venez pas en Provence ! On y a des lions anthropophages !).
On a appelé cette bête la Tarasque ! La Tarasque est un animal du folklore provençal, vivant dans les marais près de Tarascon. Il en existe plusieurs représentations médiévales. Y rattacher la bête de Noves ? Après tout pourquoi pas, même s’il convient de rester prudent avant de décider qu’il y a une franche continuité entre tous ces montres. N’empêche que l’on piste l’existence de ce monstre dévoreur d’homme (androphage, dit-on), de tradition païenne, sur les sculptures d’Arles ou de Montmajour.
Montmajour
Heureusement, Sainte Marthe, venue évangéliser la Provence, a vaincu la bête ! Elle l’asperge d’eau bénite, la rend docile et la promène en laisse, grâce à sa ceinture (ne pas confondre Sainte Marthe et la Tarasque avec Sainte Marguerite qui sort vivante du dragon, c’est une autre histoire pas du tout provençale).

Et où voir la Tarasque de Noves ? Au musée lapidaire d’Avignon, à quelques mètres d’un fameux guerrier gallo-romain.

Tous les billets : La mosaïque avec la course de chars de Gérone ; les guerriers celtes de Bouches-du-Rhône ; le guerrier gallo-romain de Vachère ; la déesse-mère de Saint-Aubin-sur-mer.

C’est le dernier billet de la série. Encore un billet livre à venir et puis le blog se reposera. Au mois d’août, je vais écumer les musées et les monuments et prendre plein (trop) de photos, que je me ferai un plaisir de montrer ici à partir de septembre. Il y aura de l’archéo et de la peinture (mes deux standards).

6 commentaires:

  1. Bon, un peu de repos pour toi, quoique ce sera musées et photos, on attend les compte rendus! Une riche région

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    1. Vous verrez tout ça à partir du mois de septembre !

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  2. Ouf, heureusement que tu nous as prévenus qu'on allait voir une bête féroce.
    Elle devait en effet être spectaculaire avec toutes ses couleurs. Je me demande ce que le sculpteur avait en tête en la réalisant.
    Bonnes (presques) vacances!

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    1. Apparemment ces bêtes étaient associées à un contexte funéraire, puisqu'elles engloutissent les vivants. Mais enfin, oui, devait y avoir des trucs impressionnants !

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  3. je n'ai fait jusqu'à présent que passer devant le musée lapidaire d'Avignon je le note pour une autre fois!

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    1. J'étais persuadée que tu connaissais ! Bon il ne paie pas de mine, mais il conserve de jolies choses. Et puis, la sculpture gallo-romaine y est à l'honneur.

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N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).