La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 18 juillet 2020

La déesse-mère de Saint-Aubin-sur-Mer

Le blog est parti pour une mini-série consacrée à l’Antiquité, et même si j’ose dire, à l’Antiquité de nos régions, puisque l’accent est mis sur les vieilles pierres de chez nous. Les Celtes ne sont pas forcément très connus. Les découvertes archéologiques anciennes n’ont pas toujours été très bien comprises ni documentées, mais heureusement, depuis plusieurs années, les fouilles de l’INRAP ont permis d’apprendre plein de choses. Et au hasard des musées, on fait des découvertes !

Lors de l’été 2019, comme vous le savez, j’ai réalisé une tournée anglo-normande de qualité (un super voyage !). J’en ai profité pour visiter le Musée de Normandie (c’est-à-dire le musée d’histoire de Caen situé dans le château). On y voit une très grande sculpture de déesse-mère.
Elle provient de Saint-Aubin-sur-Mer, un village de la côte. La statue a été découverte en 1943, lors des travaux liés à la construction du Mur de l’Atlantique.

Elle est en calcaire et elle est haute de 1,40 mètre. On voit une femme assise. Elle porte un diadème, un torque (la touche gauloise), une belle tunique plissée. Il y a deux enfants à ses pieds. Aujourd’hui ses mains sont vides, mais elle devait tenir… les hypothèses penchent pour la corne d’abondance et une coupe.
Elle a de longs cheveux. Les yeux sont exorbités et on voit même les pupilles grâce à un habile trou creusé au foret.
Ses pieds sont chaussés de sandales (petite touche romaine ?), mais on les distingue à peine sur ma photo.
Et de qui s’agirait-il ? Sans doute une divinité, une possible déesse-mère. Elle a été trouvée dans un fanum : c’est ainsi que l’on désigne les sanctuaires gallo-romains. Les dieux locaux ont en effet continué à être vénérés pendant la romanisation et jusqu’à l’arrivée du christianisme. Et la statue daterait de l'époque augustéenne.
La statue a été trouvée brisée en 6 morceaux. L’examen des morceaux a montré qu’il s’agissait d’une destruction ancienne et volontaire… mais dans quel but ? Peut-être la christianisation ? On n’en sait rien.
Si vous allez au musée de Caen, vous verrez également… cette tuile romaine. Un chat est manifestement venu enquiquiner l’ouvrier en plein milieu de son boulot !

Les semaines précédentes, vous avez eu : La mosaïque avec la course de chars de Gérone ; les guerriers celtes de Bouches-du-Rhône ; le guerrier gallo-romain de Vachère
La semaine prochaine, vous aurez : euh… je ne sais pas encore. Peut-être une bête féroce.

Bien évidemment, ces billets constituent un amuse-bouche avant le mois d’août, passé à arpenter les musées !

4 commentaires:

  1. Toujours intéressant! (j'aime bien les traces de chat...)

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    1. J'ai vu un musée italien (Turin je crois) où ils ont aussi une tuile au chat !

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  2. Je continue à être preneuse. Après la tuile au chat (et la déesse), je veux bien la bête féroce.

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