Sholem Aleykhem, Étoiles vagabondes, paru en journal 1909-1911, traduit du yiddish par Jean Spector, édité en France par Le Tripode.
Un grand roman dans le théâtre juif.
Dans un village ultra paumé surgit un jour une troupe de théâtre qui s’installe pour la semaine. Leybl, le fils cadet de l’homme le plus riche du village, se prend de passion pour le théâtre. Tout comme Reyzl, la fille du chantre, beaucoup plus pauvre. Ils sont enfants, ils s’aiment, ils décident de partir sur les routes. Et les voilà brutalement séparés. Nous suivrons leurs aventures jusqu’à leurs retrouvailles, acteurs riches et célèbres, à New York.
Une bourgade juive, si pauvre qu’elle soit, se doit d’avoir son Rothschild.
Le Rothschild de Holenechti, c’est Béni Rafalowitch.
Un gros roman (600 pages), qui avance lentement et d’une écriture pas folichonne (oui, on a compris que Reyzl a des grands yeux noirs de Tzigane, est-il utile de l’écrire à chacune de ses apparitions ?). Mais il s’agit de jouer avec les codes du roman populaire et de camper tout un monde de personnages grotesques et improbables. Le monde du théâtre yiddish en errance dans l’empire russe, l’empire austro-hongrois, en Allemagne, puis à Londres, puis à New York, avec un directeur de théâtre un peu véreux, un imprésario qui voue tout le monde aux gémo… au choléra, un magouilleur sans cesse en recherche d’argent, une vieille actrice qui cherche le grand amour… Nos deux héros, confiants sans être naïfs, sont ballotés dans ce monde interlope et mouvant, sans cesse sur les routes. Danser, chanter, faire rire le public, on n’est pas dans les grands textes du théâtre, mais dans le plaisir de se retrouver sur scène et de faire vibrer le public. En yiddish, car il s’agit d’un théâtre juif et yiddish, à l’indéniable complexe d’infériorité, mais avec ses coutumes et son public. J’ai trouvé d’ailleurs que les deux héros manquaient un peu trop d’initiative, alors que les autres personnages, plus ambigus, sont bien plus intéressants.
Je te souhaite autant d’aphtes sur la langue qu’il y a eu de petits trous dans tous les pains azymes que les Juifs ont faits depuis qu’ils sont sortis d’Égypte, espèce de bâtard !
Chagall, Le Cirque bleu, 1950, Nice BA |
Un roman trop long et trop lent, quelquefois interminable (un feuilleton quoi), mais évoquant un monde disparu, plein d’humour et de bienveillance pour ses personnages, plein de vie.
Ce n’est pas très bon, mais c’est bien sympathique.
À la façon dont les gazettes parlaient de lui, ce devait être une sorte de magicien qui « transforme la neige en fromage blanc ». Les Juifs n’étaient pas seuls, les chrétiens eux-mêmes ne tarissaient pas d’éloges à son propos (et quand les chrétiens se mettent à distribuer des éloges, il n’y a plus rien à dire).
Aleykhem est un écrivain ukrainien. Enfin... il est né dans l’empire russe et il est mort à New York. Il est l’auteur de la pièce qui a inspiré la comédie musicale Un violon sur le toit.
Mouais, si tu dis que c'est long et pas 100%réussi...
RépondreSupprimerHop, tu peux passer en faisant coucou et en prenant un autre livre !
Supprimerj'hésite mais j'aime l'auteur et son humour je me laisserai peut être tentée
RépondreSupprimerC'est un auteur important pour la littérature yiddish. Peut-être que d'autres titres me plairaient davantage.
SupprimerJe ne m'étais pas rendu compte que c'est aussi l'auteur d'Un violon sur le toit!
RépondreSupprimerJe n’en avais aucune idée mais Wikipedia me l’apprend !
SupprimerJe ne me souvenais pas que tu l'avais lu. Je l'ai noté chez Véronique (Livrêverie) qui en avait fait un coup de cœur. En effet, nos avis se rejoignent parfaitement !
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