La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 27 mai 2021

Marseille est aujourd’hui seule pour se défendre.

 Jean-Laurent Del Socorro, Royaume de vent et de colères, 2015, ActuSF.

 

Nous sommes en 1596 dans une auberge de Marseille, tenue par un couple d’anciens mercenaires. Sont hébergés là Victoire, qui a organisé un guet-apens, un couple de deux hommes fuyant une pierre magique et un vieux chevalier, ancien huguenot converti au catholicisme. Henri IV vient de se convertir et il est peu à peu reconnu comme étant le souverain légitime. Sauf à Marseille, car la ville est tenue par le dictateur Charles de Cassault, fanatique de la Ligue catholique qui s’est construit un petit domaine indépendant. Bref, les armées du roi marchent sur Marseille, une bataille et un massacre se préparent et il va arriver pas mal de choses à nos personnages.


J’échappe à trois tentatives d’assassinat en un mois.

- Tu te croyais où, Victoire ? Chez les mercières ? Ici c’est les savonniers : à chaque marche que tu grimpes, c’est un peu plus glissant.


Une agréable fiction historique avec une pointe de science-fiction, juste ce qu’il faut pour introduire du mystère dans un récit dont on connaît la fin. Les deux héroïnes féminines sont des guerrières (bien badasses dirait-on) (apparemment, pas possible d’être une bonne femme ordinaire), à l’exception d’une comtesse, dont le portrait aurait gagné à être étoffé. Il y a plus de variété du côté des personnages masculins, avec notamment Gabin et Silas qui offrent des voix originales. Nous plongeons dans les horreurs, les lâchetés, les traîtrises des guerres de religion.

Cela se passe à Marseille (je précise que la République de Cassault est un épisode tout à fait historique), mais la ville a tellement changé depuis cette époque, qu’à part le mistral et le Panier, on ne reconnaît pas grand-chose (sauf la maison diamantée bien documentée sur le blog). Mais bon, c'est à Marseille, quoi !

Le roman est très bien construit. On ne se mélange ni entre les époques ni entre les personnages. Hop hop hop, l’histoire avance ! C’est écrit au pas de charge, et j’ai vraiment passé un bon moment de lecture. Je lirai avec plaisir d’autres romans de l’auteur.

 

Je dois m’arrêter par deux fois pour me mettre à l’abri des bourrasques. J’en profite pour observer en contrebas les galères bloquées à quai. La chaîne est relevée en travers des deux rives pour en condamner l’accès. Seules les barques de pêcheurs seront autorisées à franchir le blocus pour alimenter la ville en poisson.

 

Merci Laurent pour m’avoir recommandé cette lecture !

Le billet de Karine.

Autun. Siège par l'armée royale pendant les guerres de religion, 1591, Autun Musée Rollin 

 

4 commentaires:

  1. Tiens donc! détente quand même, on dirait!

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  2. ah un roman historique comme je les aime, ne pas se prendre au sérieux mais donner suffisamment de grain à moudre pour que le lecteur s'embarque à fond dans l'aventure

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    1. Il n'est pas estampillé jeunesse, mais il pourrait l'être. C'est très sympathique.

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