Le blog se promène dans l’art du XVIIIe siècle français, en toute subjectivité. Je vous ai promis de la porcelaine… c’est aujourd’hui !
Article rédigé grâce à Wikipedia et à mes souvenirs d’un documentaire d’Arte consacré à l’essor du luxe en France au XVIIIe siècle.
La base : la porcelaine est une céramique fine. Si elle est produite à partir du kaolin, cuisson à plus de 1200 degrés, elle prend le nom de porcelaine dure. Elle est apparue et a été mise au point en Chine.
Au XVIIe siècle, l’Europe importait des tonnes (des tonnes) de céramique en provenance de Chine (lire Le Chapeau de Vermeer). Tant et si bien que les élites européennes ont tout fait pour mettre au point des porcelaines ayant les mêmes qualités (finesse, dureté, imperméabilité, transparence, possibilité d’avoir des coloris intenses), y compris en volant les secrets des Chinois. Rappelez-vous de vos cours sur Colbert et sur l’essor des manufactures (les miroirs et Venise, les étoffes dites indiennes, l’espionnage industriel et diverses autres choses).
Au XVIIIe siècle, il existe évidemment de la porcelaine pour la vaisselle et pour une palanquée d’ustensiles (on rappelle que le plastique n’existe pas). Il existe aussi de très jolies figurines (que des esprits malintentionnés qualifient de ramasse-poussière) et de ravissants trucs décoratifs.
Par exemple, sur cette Cage à oiseaux totalement décorative (Porcelaine de Vincennes et bronze doré, 1750, Paris, Arts décoratifs), qui parle d’un jardin utopique et idyllique. Très rococo. J'adore.
Le château de Chantilly a organisé une exposition sur les porcelaines de Chantilly et de Meissen (exposition prolongée jusqu’au mois d’août, mais que j’ai pu visiter en octobre). La manufacture de Chantilly a été créée vers 1730 (privilège royal 1735), pour produire de la manufacture à pâte tendre. Dans l'exposition, il y avait à la fois d'authentiques porcelaines de Chine et du Japon, ayant appartenu aux princes de Saxe et à la famille Condé, et des porcelaines produites à Meissen et et à Chantilly, mais imitant les modèles asiatiques. On s'adapte au goût du marché ! Il est d'ailleurs connu que les productions chinoises à destination du marché occidental étaient assez différentes de celles à destination de la Chine.
Garniture de cheminée (pendule et bougeoirs). Ces figurines sont appelées magots et avaient beaucoup de succès. Ici une production de la manufacture de Chantilly, vers 1740 (collection privée), dans la droite ligne de la chinoiserie de Huet que je vous ai présentée.
C'est... plus étrange. La manufacture de Meissen était connue pour ses modèles d'oiseaux en porcelaine, grands formats, dessinés d'après les oiseaux vivants des volières royales et d'après les oiseaux naturalisés. Je ne suis pas vraiment fan (vraiment pas), mais avouez que techniquement... c'est un tour de force !
Le résultat est moins charmant et moins séduisant, mais euh… ils avaient quelquefois un drôle de goût ces gens du XVIIIe siècle, que voulez-vous.
Je sais que vous êtes nombreux à être rétifs à la porcelaine, c’est bien regrettable, car ce sont de petits chefs-d’œuvre. N'hésitez pas à m'offrir des fleurs en porcelaine de Vincennes.
Les semaines précédentes : les portraits au pastel ; le château de Champs-sur-Marne ; le style rocaille et le rococo. Les semaines suivantes, nous parlerons peinture. Cela devrait plus vous convenir.
Les fleurs, d'accord. Le blanc sur blanc, pas de souci. Mais tu reconnais quand même qu'il y a des trucs moins réussis. Il me semble que les carlins étaient les chiens à la mode dans le grand monde?
RépondreSupprimerJ'ai bien vu le clin d'oeil, j'en ris encore!
Mais sinon, oui, si tu vois 'en vrai', ça doit être différent.
Les bichons aussi. Les petits chiens façon jouets, des races considérées comme exotiques à l'époque. Mais bon...
SupprimerJ'aime vraiment beaucoup les lustres.
Et la porcelaine aujourd'hui? Je ne sais pas du tout ce qui se fait en France. En Hongrie, il y a Herend, qui font des choses assez laides, et des choses très jolies (mais pas de lustres ni de fleurs, je crois. Pour les carlins, je ne suis pas sûre non plus).
RépondreSupprimerJe ne sais pas mais je suis prête à aller en reportage à Limoges et à acheter plein de choses pour documenter le blog !
SupprimerLa porcelaine de l'Entre deux guerres était très belle, celle des années 50 de mauvaise qualité (à cause des pénuries), mais pour le reste...
P. S. L'article sur les posédées de Loudun est paru !
Merci pour ces balades passionnantes!
RépondreSupprimerC'est un plaisir !
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