Terry Pratchett, Les Annales du Disque-Monde. Sourcellerie. Publication originale 1988. Traduit de l’anglais par Patrick Couton.
Les mages échangèrent un regard mauvais, long et appuyé, sur lequel on aurait grillé des châtaignes.
Retour sur la planète Tortue-Éléphants. Au début du roman un mage fait une entourloupe à LA Mort au moment décisif. Ensuite nous nous retrouvons à l’Université de l’Invisible, à un grand banquet solennel. Sauf que toutes les créatures (rats, cancrelats, gargouilles...) se sauvent car elles pressentent un grand malheur et qu’un enfant pas ordinaire prend le contrôle et décide que les mages doivent diriger le pays. Il y a aussi Conina qui rêvait d’être coiffeuse mais qui est la fille de Cohen le Barbare (cela vous rappelle quelqu’un) et qui a une sacrée hérédité guerrière, mais aussi un tapis volant, la lampe et le génie de la lampe comme un SAV débordé, des livres cachés dans une tour, un bibliothécaire orang-outan, un enfant sorcier vivant dans un placard à balais (oui), une murge monumentale entre les trois cavaliers de l’Apocalypse, etc.
Deux mille ans de paix jetés aux orties, les tours s’élevaient une fois de plus et toute cette nouvelle magie brute en liberté allait faire du dégât. Sans doute à l’univers. Une magie excessive risque d’enrouler le temps et l’espace autour d’elle, et ça n’annonçait rien de bon pour quiconque s’était habitué à des trucs comme les effets qui suivent des machins comme les causes.
Encore beaucoup d’invention dans ce roman d’aventures. Un des thèmes, comme dans La huitième fille, est celui de l’évocation de plusieurs sortes de magie : une magie un peu bonhomme dont on ne se sert pas pour exercer le pouvoir et une magie dominatrice et incontrôlable. J’aime bien cette idée que la magie n’est pas forcément une et homogène. Heureusement cela se finit bien.
Il y a beaucoup de jeux de mot que l’on a tendance à louper si on veut lire trop vite. Faites donc un peu attention si vous ne voulez pas louper l’Apocralypse (relisez bien).
Les hurlements de la tempête atteignirent leur paroxysme au-dessus d’eux. Une mouette passa en marche arrière.
Le silence se répandit dans l’Université de la même façon que l’air se répand dans un trou. La nuit s’étendit sur le Disque comme de la confiture de prunes, ou peut-être de la gelée de mûres.
Mais il y aurait un matin. Il y aurait toujours un autre matin.
Beardsley, Virgilius le sorcier, 1893, the art institue of Chicago |
Nous sommes dans la catégorie : excellent choix de roman pour lire dans le train ou à l'hôpital (j'ai testé pour vous).
Vous pouvez commencer les Annales par ce volume ou le lire juste pour découvrir l'univers. Un autre volume qui me semble très bien pour se faire une idée, c'est Mortimer.
Adapté à l'avion aussi, alors ? Je crois avoir noté cet auteur à l'aube des blogs de lecture, sans avoir jamais sauté le pas .. je dois partir en voyage fin septembre (un report lié aux restrictions sanitaires... en espérant que la prochaine fois sera la bonne), alors pourquoi pas, ce serait l'occasion de m'y mettre !
RépondreSupprimerJe pense que l'on peut étendre le label TGV jusqu'à l'avion oui !
Supprimerje suis dans l'incapacité de lire ce type de livre, il a du me manquer quelque chose enfant car je ne suis pas capable de m'intéresser à ce genre de sujet, le fantastique, les contes, tout cela me laisse froide totalement
RépondreSupprimerJe comprends que ce type d'humour puisse lasser (ou qu'on l'apprécie en film en théâtre mais pas en roman) mais je suis tout à fait partante pour le fantastique, surtout s'il est bien fichu !
SupprimerÉtonnamment je n'ai pas lu ces annales, comme dominique je n'ai pas d'attirance pour ce genre. Pourtant, ça m'a l'air écrit de façon bien jubilatoire...
RépondreSupprimerUn ou deux par an, cela détend, c'est un bonbon pétillant qui fait du bien ! Et on peut attaquer les annales par le milieu, l'ensemble n'est pas suivi.
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