Terry Pratchett, Les Annales du Disque-monde : La huitième fille, parution originale 1987, traduit de l’anglais par Patrick Couton, édité en France par L’Atalante.
Ce volume des Annales peut se lire indépendamment des deux premiers sans aucun souci.
Ceci dit, retour sur le Disque monde, un disque reposant sur des éléphants, eux-mêmes portés par une tortue géante. À la suite d’une petite erreur d’inattention, Esk, la huitième fille du forgeron de Trou d’Ucques, un patelin paumé, est faite mage. Sauf que seuls les hommes peuvent devenir mages, c’est bien connu. Dans un premier temps, Mémé Ciredutemps tente donc de lui apprendre le métier de sorcières qui, lui, est exclusivement féminin. Mais non, ce ne sera pas si simple.
Ce volume est moins foutraque que les deux précédents. Disons même que le lecteur a des repères plus familiers, avec ce bon vieux sexisme des familles. D’un côté, les mages, qui pratiquent la magie compliquée des livres, et de l’autre les sorcières, qui pratiquent la magie de la nature, avec des herbes et des animaux, pour les trucs de bonne femme, les aphrodisiaques et autres fortifiants. Il y a d’ailleurs des choses tout à fait intéressantes sur le rapport aux fausses médecines. Le tout traité avec beaucoup d’humour et de clins d’œil malicieux – évidemment que la petite fille ne va pas en rester là ! Et c'est l'entée en scène de la fameuse Mémé Ciredutemps.
Je note le portrait des nains en garagistes et les mages qui se comportent comme des cow-boys de western avec leurs cigarettes.
C’est bien agréable à lire.
Esk n’aurait pas reconnu un nom collectif s’il lui avait craché dans l’œil, mais elle savait ce qu’étaient un troupeau de chèvres et un convent de sorcières. Comment on appelait un tas de mages, ça, elle ne savait pas. Un ordre de mages ? Une association criminelle ? Une coterie ?
Terry Pratchett, Les Annales du Disque-monde : Mortimer, traduit de l’anglais par Patrick Couton, parution originale 1987, édité en France par L’Atalante.
Mortimer, qu’on appelle aussi Morty, est un adolescent pas très dégourdi, mais qui est choisi par La Mort pour être son apprenti. Le voici à la découverte de cet étrange métier, apprenant à manier la faux et l’épée et le sablier. La Mort va enfin pouvoir se prendre une petite soirée de congé, partir à la pêche et envisager un avenir moins solitaire. Mais il y a aussi une princesse à sauver et Ysabell, la fille de La Mort.
Ici un épisode sans rebondissements sensationnels, mais bien agréable, qui joue de toute l’imagerie associée à la mort. Sauf que notre grand squelette s’ennuie dans ce travail répétitif. La perspective d’être celui qui rangera les chaises sous la table et qui éteindra la lumière quand tout sera fini n’est guère réjouissante quand on aime les chats et les œufs au bacon.
Ici vous verrez La Mort prendre une cuite.
Contentons-nous donc de dire qu’Ankh-Morpork est aussi animée qu’un vieux fromage par une journée de grosse chaleur, aussi bruyante qu’un juron dans une cathédrale, aussi brillante qu’une marée noire, aussi colorée qu’une ecchymose et aussi agitée, industrieuse, grouillante, exubérante qu’un chien crevé sur une termitière.
Le firmament, je pense. C’est le nom chic pour le néant à l’état brut.
L’apprenti s’attendait à une écriture gothique, voire anguleuse comme sur les pierres tombales, mais La Mort avait en fait étudié un ouvrage de référence sur la graphologie avant de se donner un style et il avait adopté une calligraphie qui dénotait une personnalité équilibrée, bien dans sa « peau ».
Terry Pratchett :
La Huitième couleur
Le Huitième sortilège
La Huitième couleur
Le Huitième sortilège
Pas lu, ces fameuses Annales, on se demande où commencer
RépondreSupprimerPar le premier ? La Huitième couleur ! Mais ce n'est pas une série suivie, donc tu peux aussi attaquer par le milieu.
Supprimerhélas je suis à peu près imperméable à ce type de récit et ce depuis toujours
RépondreSupprimerEt ce n'est pas grave, il y a tellement de choses à lire !
Supprimerj'ai lu un livre de Prachett mais j'en ai peu de souvenirs! Mortimer a l'air complètement loufoque!
RépondreSupprimerIl a beaucoup produit. Mortimer me semble en effet très réussi, loufoque mais attendrissant.
SupprimerDeux romans très jouissifs si on est réceptif à ce genre d'humour, moi j'adore :)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup lire ça dans le train j'avoue. J'oublie totalement les longues heures de voyage.
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