Une série sur les peintres impressionnistes. Aujourd'hui, Claude Monet (1840-1926).
C’est un peu le fondateur de l’impressionnisme, grâce à son fameux tableau
Monet s'est formé au Havre auprès d’Eugène Boudin et à Paris. Il connut d'ailleurs les années de misère à Paris. À l'occasion de la guerre de 1870 et de la Commune, il séjourne à Londres. Il découvre Turner et Constable, il rencontre le marchand Durand-Ruel. La grande époque des expositions impressionnistes commencent ensuite (vous voyez que l'on est près de 10 ans après les coups d'éclat de Manet).
Monet, ce sont d'abord les merveilleux paysages.
Les Coquelicots dit aussi La Promenade (1873 Orsay). Il existe plusieurs variations sur ce thème. Tandis que les personnages se fondent dans les tons gris de la végétation, les éclats de rouge jaillissent sur la toile et illuminent tout l'ensemble. Leurs coups de pinceau sont accentués et ont un éclat vibrant.
En promenade près d'Argenteuil (1875 Marmotttan). C'est presque pareil et pourtant c'est différent. Que voyons-nous ? Des taches rouges et violettes au premier regard. Si l'on regarde plus longtemps, on voit les feuilles des arbres qui renvoient la lumière, le ciel aux nuages moutons un peu violet, la robe blanche portée par le vent et la silhouette grise en retrait. Il y a un discret mouvement qui agite l'ensemble.
Étretat La Manneporte, reflets sur l'eau (1885 Dépôt d'Orsay à Caen BA). La limite entre le ciel et la mer a disparu. Il y a simplement un bleu un peu plus vert et un bleu un peu plus rose et les reflets des falaises. Falaises qui ont bientôt l'air de se dissoudre dans cette atmosphère vaporeuse.
Le Pavé de Chailly (1865 Orsay). Il y a quelques années, il y a eu une exposition sur la forêt de Fontainebleau dans la peinture. Ici un bel exemple : le jeune Monet représente cette trouée de lumière. On imagine une lumière du matin à l'automne. Les feuilles qui jonchent le sol sont vues à contre-jour et sont brillantes. L'étude de l'écorce est superbe ! Ce tableau est une fenêtre.
Mais Monet a aussi représenté la vie moderne.
La Gare Saint-Lazare (1877 Orsay). Ce tableau est très connu. Représentation d'une architecture contemporaine déformée par la vapeur, avec les silhouettes sombres des machines. Mais il y a le quadrillage de la lumière sur le sol, avec beaucoup de rouge, et les immeubles hausmanniens à l'arrière-plan. En réalité, tout est un peu flou et dilué.
Les Charbonniers dit aussi Les Déchargeurs de charbon (1875 Orsay). Les impressionnistes semblent peu s'intéresser aux travailleurs et pourtant... Le peintre a été intéressé par les silhouettes sombres (celle du pont métallique, des planches, des travailleurs) qui se détachent sur cette eau verte et brillante. Un monde anonyme.
Monet s'installe à Giverny en 1883. Il est connu pour être un des premiers peintres à avoir réalisé des séries : la reprise quasi à l'identique d'un même motif à différents moments de la journée et de l'année. Où l'on se rend compte que le véritable motif n'est pas tant la cathédrale de Rouen, la meule de foin ou le Parlement de Londres (grâce à un second séjour à Londres), que la lumière et la lumière colorée.
Vue générale de Rouen (1892 Rouen BA). Je sais que c'est rasoir de chercher absolument les traces d'abstraction chez les peintres impressionnistes, mais là, je crois que cela s'impose ! La flèche de la cathédrale et celle de Saint-Maclou émergent parmi un mer de... nuages ? touches de peinture ? roses gris ? Mais que cela est dynamique ! La lumière irradie de partout.
De gauche à droite : La Cathédrale de Rouen. Le portail et la tour d'Albane plein soleil dit aussi Harmonie bleue et or (1892 Orsay leg Camondo). La Cathédrale de Rouen. Le portail et la tour d'Albane soleil du matin dit aussi Harmonie blanche (1892 Orsay leg Camondo). Portail de la cathédrale de Rouen temps gris (1892 Rouen BA). Ces tableaux sont émouvants à plus d'un titre : par ce qu'ils représentent, par le fait qu'après eux il n'est plus possible de regarder une cathédrale gothique comment avant, parce que oui, la vision d'un artiste, peut donc créer une nouvelle réalité qui était inconnue auparavant, parce qu'on se dit que Proust et Elstir n'auraient jamais existé sans cette série, par leur provenance : les Camondo.
Du classique, du connu, du moins le croit-on! ^_^
RépondreSupprimerAvec les impressionnistes, c'est plus l'autoroute que les petits chemins de traverse !
Supprimerj'aime beaucoup cette sélection!
RépondreSupprimerMerci !
Supprimerje me sans chez moi chez toi !!
RépondreSupprimerj'ai un superbe livre sur l'expo du Grand Palais et j'ai presque terminé une somptueuse biographie (sans illustration) de Monet par Marianne Alphant, c'est un trésor pour les amateurs de Monet, il y a tout, la vie, les influences, les hauts et les bas, ce qui a présidé à la création de la plupart des tableaux, bref pour une fan comme moi c'est parfait
je ferai dans quelques semaines un billet là dessus le livre est un pavé et je prends mon temps parce qu'à chaque ligne sur un tableau je pianote sur ma tablette du coup la lecture est un rien ralentie
Ah j'attends ton billet avec impatience. J'avoue ne pas être très tournée vers les biographies des artistes.
SupprimerJe te remercie pour ton billet, car il me remet en mémoire la belle exposition Monet à l'Albertina de Vienne il y a 2-3 ans. J'en ai emporté avec moi le souvenir d'un verger, d'une femme avec une capeline rouge, d'un bonhomme avec une pipe, d'une maison nichée le long de la côte, et bien sûr de meules de foin, de cathédrales et de nymphéas. Dommage, ces tableaux sont tous repartis chez eux maintenant.
RépondreSupprimerEt tous dispersés dans les différents musées. C'est une chance de les voir tous réunis !
SupprimerC'est exactement ce que je me suis dit. Il y en avait en prêt de France bien sûr, mais aussi de différents musées des USA. Quelle chance j'ai eu de les voir réunis dans une superbe exposition à 3h de train de chez moi. Je regrette seulement de n'être pas aussi repartie avec le catalogue.
SupprimerOn a beau connaître, on ne s'en lasse jamais!
RépondreSupprimerOui surtout que souvent on a l'impression de connaître et on ne regarde plus vraiment.
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