La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 10 août 2021

Un employé banal qui a vu la poésie.

 Seamus Heaney, La Lucarne, parution originale 1991, traduit de l’irlandais par Patrick Hersant.

« Le tir »

 

C’était le bon temps –

taper dans un ballon de cuir

plus juste et plus loin

qu’on ne l’aurait cru !

 

Il crépitait

dur et rapide par-dessus

herbe et pâquerettes,

il faisait un bruit sourd

 

mais il chantait aussi,

capturant les sons

clairs et secs.

Parfois le gardien l’attrapait au vol

 

et c’était un cri sur la touche :

Vas-y, tire ! Quel coup de pied,

et quelle incroyable chandelle !

Était-ce toi

 

ou le ballon qui toujours

continuait de s’élever,

de plus en plus haut,

libre lugubrement ?

Raymond Duchamp-Villon, Joueurs de football, 1905, Rouen BA

5 commentaires:

keisha a dit…

Bon, je m'intéresse aux sculptures.

Nathalie a dit…

Et la poésie ? Et le foot ?

keisha a dit…

Heu, moyen moyen. ^_^

Dominique a dit…

le foot ? quésaco ?
je connaissais le poète de nom mais pas du tout son oeuvre, je ne suis pas très sensible à une poésie aussi ancrée dans le réel

nathalie a dit…

Il y a aussi des poèmes sur la pêche à la ligne et sur son père.