La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 4 janvier 2022

Que le vent sous vos ailes vous porte où le soleil fait route et où la lune chemine !

 J. R. R. Tolkien, Bilbo le Hobbit, parution originale 1937, traduit de l’anglais par Francis Ledoux.

 

Dans un trou vivait un hobbit. Et un jour l’aventure vient cogner à sa porte, sous la forme de Gandalf et d’une bande de nains. Bilbo part, mais il ne sait pas très bien où ni pour quoi.

C’est le premier volume, celui par lequel tout commence, et c’est une relecture pour moi. J’ai apprécié le récit d’aventures (affronter la faim, la peur, les trolls, etc.) et de formation (apprendre à se connaître et à défendre ses amis). Dans les points qui me semblent particulièrement réussis, il y a le début. Peu de choses sont expliqués au lecteur : les hobbits, vaguement les nains, mais c’est à peu près tout. Tolkien ne nous dit rien sur le pays où nous nous situons, rien sur Gandalf. Pas d’explication ou présentation pédagogique, et pourtant le lecteur n’est pas perdu. Quelle habileté de structure et de récit ! D’ailleurs, la quête est elle-même peu expliquée : cette histoire de dragon et de trésor est suffisamment vague pour qu’on ne la prenne pas au sérieux, mais les contours s’affinent progressivement, au fur et à mesure de la marche et de la lecture.

Il y a un anneau, mais il ne semble pas avoir grand-chose de remarquable pour le moment. Rien ne laisse présager l’existence du vaste univers de Tolkien (et pourtant le lecteur sait bien !).

Il y a aussi un horrible combat contre des araignées géantes.

 

Burne-Jones, Persée trouvant Méduse, 1880, Fitzwilliam museum Cambridge

Il souhaita voir les grandes montagnes, entendre les pins et les cascades, explorer les cavernes et porter une épée au lieu d’une canne. Il regarda par la fenêtre. Les étoiles luisaient au-dessus des arbres dans un ciel noir. Il pensa aux joyeux des nains, scintillant dans des cavernes obscures. Soudain, dans la forêt, au-delà de l’Eau s’éleva une flamme – sans doute quelqu’un allumait-il un feu de bois – et il vit en imagination des dragons pilleurs s’installer sur sa tranquille Colline pour la mettre tout à feu. Il frissonna ; et très vite il redevint M. Baggins de Bag-End Sous La Colline.

 

La visite de l’exposition Tolkien à la BNF et la lecture du catalogue m’ont donné envie de cette relecture. Évidemment je vais continuer.


 

4 commentaires:

keisha a dit…

Lu (deux fois) et je comprends ton plaisir!

nathalie a dit…

J'ai mieux apprécié à la relecture. Hâte de me replonger dans l'Anneau !

Passage à l'Est! a dit…

Tolkien continue à ne pas m'attirer du tout. Pourtant, je suis sûre que si je me retrouvais sur une ile déserte (ou en quarantaine) avec seulement ce livre à proximité, je finirais par conclure qu'il est en fait pas mal du tout. Un jour, peut-être.

nathalie a dit…

J'avais lu il y a longtemps en aimant bien, mais sans guère de souvenir. La visite de l'expo et la lecture du catalogue m'ont vraiment incitée à relire et ont nourri mon plaisir de relecture.