La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 21 juin 2022

Il éprouva de la pitié pour eux et pour lui-même.

 Giosuè Calaciura, Borgo Vecchio, traduit de l’italien par Lise Chapuis, parution originale 2017.

 

Un tout petit livre pour une grande tragédie.

Nous sommes dans un quartier populaire de Palerme, quelques années après la Seconde guerre mondiale. Les gens y sont pauvres et la vie y est dure. Nos héros sont les enfants, Mimmo, le fils du charcutier, et son meilleur ami Cristofaro, un enfant battu par son père. Mimmo est amoureux de Céleste, la fille de la belle prostituée du quartier.


En regardant les arbres, ils furent pris d’une mélancolie qu’ils ne pouvaient pas s’expliquer. Peut-être était-ce tout ce vert qui n’avait pas de saisons et ne vieillissait jamais, peut-être étaient-ce ces femmes noires qui se vendaient le long des avenues et, pour s’amuser, faisaient des clins d’œil à Mimmo qui répondait d’un geste de la main. Peut-être était-ce seulement la fin de l’été et sentaient-ils que le temps passait comme si on guérissait d’une maladie.


Au fil des chapitres, nous faisons connaissance avec les différents habitants, hommes, femmes, curé, voleur, etc. Ils ont leur face cachée, qui n’est pas toujours noble. Ainsi un jour Mimmo apprend des choses sur son père. Nul n’est exempt de cruauté.

Le récit suit un fil ténu, mais néanmoins sensible : celui du père de Cristofaro, si brutal, la façon d’arrêter les coups, de façon temporaire ou définitive, et peut-être l’espoir de se sauver de ce quartier où la vie y est si dure.

Les enfants, comme des ombres à l'arrière-plan des grandes peintures.
GD Tiepolo, Le Christ et la femme adultère, Marseille BA
Et pourtant la magie est possible. L’humour est présent (des policiers qui se confessent à la queue leu leu). Les rêves d’abord, surtout ceux des enfants. Et puis les événements surnaturels, car Dieu n’est pas totalement absent. Il y a un déluge absolument fantastique. La tendresse. Et surtout l’amour. Même si rien ne console de certains événements et qu'à la fin, on pleure.

C’est un livre très sensible, et tout à fait bouleversant. Lisez-moi ça !

 

Il les vit comme leur mère elle-même ne les avait pas vus, tellement abandonnés, tellement nouveau-nés malgré les signes de l’adolescence inexorables comme l’automne, il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, dans leur profil dénué de douceur, prisonniers du rêve sans mystère des enfants du Borgo Vecchio.

 

Les avis de Miriam et d'Eimelle.

 

4 commentaires:

keisha a dit…

Connais pas, mais je découvre ce magnifique tableau...

nathalie a dit…

Un très beau tableau de Tiepolo, mais un tableau spolié pendant la guerre.
Je pense que le roman te plairait.

Dominique a dit…

un livre tentant j'aime la littérature italienne et je suis amoureuse de Tiepolo

nathalie a dit…

Je précise quand même que Tiepolo n'a rien à voir avec le livre ! Mais je pense que le roman te plaira.