Jean-Pierre Siméon, sans titre, recueil Le Bois de hêtres, 1998.
Il y avait si proches ces coups redoublés,
partout sous nos fenêtres
l’empreinte de corps
qui avaient épuisé leur lumière,
la trace du soleil sur le sang,
les formes sèches de la mort
et la douceur inquiétante du soir.
Il y avait l’homme et son geste si prompt à se dissoudre,
l’usure du ciel
comme d’un seuil brûlé par les pas,
l’impatience d’aimer dans le vaste souci du monde,
l’érosion du sourire,
le jeu brutal des ombres dans nos mains
et toujours la douceur inquiétante du soir.
Chaque jour tombait comme une averse drue
et nous courbions le dos
ainsi que font les branches quand
le ciel descend avec l’orage contempler leur défaite.
Mais il y avait dans l’air cette saveur d’enfance
qui ouvrait les lèvres
et nous nous embrassions
pour éprouver nos vies, notre force et l’oubli
dans la douceur inquiétante du soir.
Deux poèmes pour tenir jusqu'à mon retour (et deux photos prises à Vancouver).
tu nous laisses en belle compagnie voilà un poète que j'aime bien
RépondreSupprimerUn des rares poètes contemporains que je connais.
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