Jean-Pierre Siméon, sans titre, recueil Le Bois de hêtres, 1998.
Mais c’est à peine si j’ose
poser le pied devant ma porte au matin.
Je vais m’épuiser dans la distance
avant d’atteindre un abîme ou un ami,
là où il serait bon enfin
d’avoir des yeux
et le courage de sortir de sa peau.
C’est à peine
si j’ose pousser la porte dans la lumière bleue,
dire le poème qui tremble
puisque ce qui ne m’appartient pas m’attend
et me demande sans retour
d’être un visage pour sa souffrance.
Aller, qui oserait ?
quand il s’agit d’habiter les foules
sans rien troubler de leur négoce avec la douleur
et qu’on ne peut offrir
dans la tiédeur des paumes
que l’eau gelée du chant.
Deux poèmes en attendant mon retour (et deux photos prises à Vancouver).
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