Nous sommes dans une série Vie de Jésus, l’enfance. Aujourd’hui, les premières heures avec l’Adoration des bergers.
L’Adoration des bergers est un épisode relaté dans l’Évangile de Luc. Les bergers passent la nuit la plus longue de l’année dehors, avec leurs bêtes, près de Bethléem. Ils sont informés par un ange de la venue d’un Sauveur. Ils se rendent au lieu de sa naissance pour se prosterner devant lui. Cet épisode précède immédiatement l’Adoration des mages, mais les deux moments sont parallèles, montrant comment aussi bien les humbles que les puissants rendent hommage au dieu qui s’est incarné dans un petit bébé.
Je commence par ce panneau de Barnaba da Modena (14e siècle, Brera). Et si vous regardez bien, vous verrez qu'il ne s'agit pas de l'Adoration, mais de l'Annonce aux bergers ! Ils sont à l'arrière-plan, en train de marcher sous la conduite des anges. Ils se dirigent vers le premier plan, à savoir la scène de la Nativité. Les petits moutons avec leur jolie laine sont déjà arrivés. J'aime bien le visage (il faut l'appeler ainsi) du boeuf et de l'âne et le splendide manteau de bleu et d'or de la Vierge.
(image Wikipedia) Peinture de Domenico Ghirlandaio, retable pour la Chapelle Sasseti (Florence, 1485). Les bergers sont à droite, vêtus sobrement et l'un d'eux désigne l'enfant. Cette peinture est remarquable par son décor de ruines (elle est analysée par Alain Schnapp dans son Histoire universelle des ruines). L'auge est devenue un sarcophage romain. Le bâtiment mêle le frêle toit de chaume, rappelant lointainement l'étable, et les solides piliers à chapiteaux corinthiens, magnifiant l'événement. L'ancien monde, celui du paganisme romain, soutient le nouveau, celui de Jésus. Et le christianisme s'installe dans les ruines de l'empire disparu. Et à l'arrière-plan ? Une foule, avec de riches hommes en turban, s'engage sous un arc de Triomphe. Elle arrive de la ville que l'on aperçoit au fond.
Schnapp souligne que l'oeuvre s'adresse à un public lettré. Le sarcophage et l'arc de Triomphe portent tous deux des inscriptions latines, qui sont bien visibles. La précision des détails archéologiques contribuent à ancrer ce moment dans une perspective historique, presque familière. Nous ne sommes pas dans le rêve. Le temps présent et le temps passé, le temps du christianisme et le temps de l'empire romain, se mêlent et sont réconciliés dans un paysage d'une grande unité.
Merci pour la visite guidée!
RépondreSupprimerLa suite viendra le mardi ou mercredi d'après Noël.
Supprimeravec l'annonce ces tableaux là font partie de mes préférés
RépondreSupprimerOui le bébé, les animaux, ce sont souvent des tableaux touchants.
SupprimerToujours aussi intéressants tes articles. la peinture de Cambiaso est splendide. J'adore les santons. Je me souviens de notre séjour à Naples, réputé pour ses crèches et son musée du santon ( c'est pourquoi je voudrais y retourner un mois de décembre :))
RépondreSupprimerAh oui il faut y aller en ce moment ! Les rues entières dédiées à la fabrication des crèches, santons, habitations, système électrique, c'était extraordinaire.
SupprimerIci on a des santonniers, je m'en achète un presque tous les ans. Cette année, une bonne soeur, une mère supérieure dans le vent, avec un petit chien.
Luca Cambiosa me fait penser à De La tour : Le nouveau-né, là aussi une lueur surnaturelle émane de l'enfant.
RépondreSupprimerY-a-t- il toujours le marché aux santons sur la Canebière ?
RépondreSupprimerOui mais il est sur le Vieux port maintenant. Et je me suis acheté un santon.
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