Jules Supervielle, « La malade » dans Le Forçat innocent, 1930.
Sur un lit si lointain qu’il en devient tout sombre,
Que je vous touche enfin avec les mains du songe !
La fièvre entre chez vous, dérange vos papiers,
Elle ouvre des tiroirs, rougit de vos secrets
Vous percevez des pas, une hâte sans fin
Dans votre corps sans jour comme un long souterrain.
Et votre bras rameur, sous le vent des ténèbres,
Pend et cherche la mer.
Il frôle le parquet, la vague se refuse,
Il cherche alors l’écume et croit la caresser.
Autour de votre lit, sur des barreaux légers,
Les oiseaux de l’amour meurent sans se dédire.
On les emporte sans mot dire
Vers de basculants escaliers.
Quelques jours de vacances pour moi et je reviens bientôt...
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