Turin, les palais des reines et l'Asie

 

Dernier billet turinois pour le blog. Après le palais royal de la semaine dernière, deux palais de reines aujourd’hui.

 

Le premier trône au centre de la ville, le Palazzo Madama, ainsi nommé car séjour de deux reines.

Le château d’origine a été élevé aux XIV^e et XV^e siècles sur les restes d’une porte romaine, au niveau des remparts romains. C’est le côté massif et fortifié. Mais au XVIII^e siècle, une nouvelle façade a été édifiée par Juvarra. C’est le côté plus urbain.

Côté pile et côté face.

À l’intérieur, on peut voir l’escalier monumental de Juvarra (quand il n’est pas en travaux) et le Museo Civico di Arte Antica. Parmi les collections, je retiens les tables en trompe-l’œil très impressionnantes de virtuosité.

Table avec des dessins en trompe-l'oeil (car tout est faux, il n'y a aucun papier posé sur cette table, sous la vitre) de Bonzanigo et Palmieri, 1780. Le palais abrite plusieurs meubles de ce genre, tout à fait fascinants.

 

Je vous montre les photographies de quelques plafonds. C'est le XVIIIe siècle, c'est fleuri, c'est doré, il y a des volutes dans tous les sens, c'est rococo !

C'est beau quand même.

Décor de fresques et de stucs, sur le modèle établi par Jean Bérain, un artiste spécialisé dans les décors et les ornements venu de la cour de Louis XIV.

Enchaînons avec la Villa della Regina. Cette villa se trouve seulement de l’autre côté du Pô, en hauteur. Le bâtiment a été construit au XVII^e siècle, puis redécoré au XVIII^e, lieu d’habitation à deux reines de la maison de Savoie.

Quelques photographies également.

C'est le hall d'entrée, presque entièrement refait après un bombardement. Mais il a de l'allure !

Ce palais présente la particularité d'avoir quatre petits cabinets d'angle à décor chinois. Du moins, tel que l'entendait le XVIIIe siècle, c'est-à-dire avec des panneaux peints insérés dans des montures de bronze doré, avec une alternance de grands miroirs. C'est une Chine de fantaisie, avec des motifs curieux, des petits détails dans lesquels se plonger, des animaux, des plantes. Ce n'est pas si loin des grottesques de la Renaissance.

On trouve un cabinet de ce genre au Palais Royal de Turin, je vous l'ai montré, mais vous penserez peut-être également aux singeries de Champs-sur-Marne et de Chantilly. (est-il utile de rappeler que c'est charmant et que rococo quoi ?) (et qu'il y a une exposition en ce moment à Marseille sur l'Asie fantasmée dans les décors du XVIIIe siècle ?)

Le cabinet chinois du Nord-Ouest. Les peintures ont été réalisées par Pietro Massa, spécialisé dans le style chinois.

Cabinet côté Est, le plafond. Très élégant et raffiné.

Une autre voûte peinte. Ce n'est pas une chinoiserie mais j'aime l'inspiration ornementale, végétaux et médaillons, créatures fantastiques et remplissage du fond, un bleu et blanc de porcelaines chinoises, et oui les grottesques ne sont pas loin.

N'oublions pas que nous sommes dans un palais, avec une belle enfilade de salons et de chambres et d'antichambres.

Côté Sud Ouest. Aux murs des boiseries noires et rouges façon laques. Un plafond blanc couvert de motifs.

Il y a également un beau jardin, d'où l'on a une belle vue sur Turin en contre-bas.

Le voyage est terminé. Les poches gorgées de noisettes, il est temps de rentrer à la maison.

La semaine prochaine… suspense…