Louis Brauquier,
La nuit luttait contre les globes électriques
Brutaux,
Le garçon me sourit d’un air mélancolique :
Porto.
Des femmes dont les seins tendus offrent l’amour,
S’avèrent,
D’autres veulent tenter un triste retour pour
Cythère.
Un officier anglais que le gin désespère,
Lascif,
Pressent un ami sûr dans tous les réverbères
Pensifs.
Un orchestre qui mène une danse invisible,
S’émeut,
Le violon avoue au soir un impossible
Aveu.
Des gens passent, saluent d’autres gens aux terrasses
Assis,
Et puis ces gens assis se lèvent et repassent
Aussi.
L’odeur moite des chairs nues aux étoffes claires
D’été,
Fait rêver les vieillards et les enfants pubères
Brûlés
D’une volupté sourde où le cerveau s’effare
D’alcool.
Des matelots braillards chantent un air bizarre,
Sans col.
Le restaurant du Transbordeur fixe la ville
D’un œil,
Cyclopéen, obtus, glauque, riche, tranquille
D’orgueil.
Cette nuit implacable, aux effluves lubriques,
M’étreint,
Que deviendra mon cœur dans la fête tragique,
Demain ?
Le poète qui voit sa maîtresse infidèle,
S’en va,
Triste et désabusé en s’accusant pour elle,
Tout bas.
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