Richard Powers, Le
Temps où nous chantions, traduit de
l’américain par Nicolas Richard, 1e éd. 2003, Paris, Le Cherche
Midi, 2006.
Je laisse la parole à Bernard pour un livre que j'aurais dû lire pour le défi les 12 d'Ys mais dont les premières pages ne m'ont pas convaincue, je réessaierai, je pense.
Il faut goûter ce livre.
Quitte à le prendre par petites doses. Tentez un chapitre au hasard, un pur
plaisir de lecture : finesse des descriptions, subtilité des sensations,
rythme des mots, des phrases.
Trois enfants issus d’un
couple mixte traversent l’histoire américaine des années 45/50 à la fin du XXe
siècle. Ils seront artistes, chanteur lyrique international pour le premier,
pianiste accompagnateur pour le deuxième. La benjamine militante radicale des droits
civiques et Blacks Panthers notoire aura aussi à sa manière une vie hors
normes. Quant aux parents ils sont les précurseurs d’un mode de vie qui ne fait
pas l’unanimité à l’époque.
Presque 1000 pages, un
pavé ! Mais le sujet est magnifiquement traité. Les rapports humains sont
disséqués et le contexte politico social parfaitement rendu tout comme les
souffrances qui ont construit ce pays, la modernité et les archaïsmes dont il
est capable.
Il est certain qu’être
noir aux Etats Unis n’a jamais été facile mais à ce point ! L’american
way of life en sort sérieusement
ébranlé. Pourtant en se façonnant autour de douloureuses épreuves ces
personnages reflètent l’immense bonheur de vivre les vies qu’ils ont
choisies. Mais quel combat !
Nicolas Richard
signe la traduction de cet ouvrage. La maîtrise parfaite d’une langue ne suffit
pas ; il faut en plus une connivence, une intime complicité mais surtout
la magie qui permettra de changer la langue d’un livre en lui laissant toute sa
puissance. Qu’un hommage soit rendu à ces artistes qui mettent à notre portée
une littérature mondiale qui, sans eux, resterait inconnue dans sa
substance pour la plupart d’entre nous.
Le début :
Quelque part dans une
salle vide, mon frère continue de chanter. Sa voix ne s’est pas encore
estompée. Pas complètement. Les salles où il a chanté en conservent encore
l’écho, les murs en retiennent le son, dans l’attente d’un futur phonographe
capable de les restituer.
La clarinette de M&M par M&M. |
Rrr ! Celui là je veux le lire depuis au moins deux ans mais je ne me suis jamais décidée à franchir le cap, sans trop savoir pourquoi. En tout cas, ta très bonne critique chatouille encore plus cette envie de le lire !
RépondreSupprimerOui moi aussi j'ai lu/entendu de très bons avis mais je n'ai pas réussi à le commencer. Il faudra peut-être que je réessaye plus tard.
RépondreSupprimerUn roman que j'avais abandonné, sans envie de le reprendre.
RépondreSupprimerMoi je lui laisse encore un espoir... mais bon...
RépondreSupprimeru trés bon roman!
RépondreSupprimeroui je me souviens que tu avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimeroui je me suis laissée pdre au bout de quelques pages, le thème de l'amour de la musique est développé concomitamment à celui du racisme anti-noir tout le long de ce gros roman de 1000 pages.
RépondreSupprimerL'auteur a été présenté récemment à la grande librairie: francois busnel(rédacteur du magazine lire)a visité plusieurs écrivains américains.
Je réessaierai mais pas tout de suite, là ce ne devait pas être le bon moment.
RépondreSupprimerj'ai trouvé les personnages même si ce sont des archétypes attachants, pas trop toi si j'en retiens ce que tu écris. Ta critique donne pourtant envie de lire le livre.
RépondreSupprimerC'est l'essentiel. C'est pour cela que j'ai aussi rappelé le billet de Bernard, pour avoir un avis différents.
RépondreSupprimer