La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 12 mai 2012

Je ne vois plus devant moi que le tombeau de cette Hélène qui, dans Albano, semblait s’être donnée à moi pour la vie.


Stendhal, Chroniques italiennes, publication progressive, pour la 1e fois en recueil en 1855, après la mort de l’auteur.

J’ai lu cette semaine ces Chroniques italiennes, un recueil de textes composés par Stendhal à partir d’anciens manuscrits italiens qu’il possédait en quantité. L’auteur choisit, traduit, commente, ajoute ou retranche, italianise la langue française, stendhalise l’italo-français et prend soin de souligner que les mœurs d’alors sont loin de la vanité française d’aujourd’hui.
   Il s’agit de 8 histoires, se déroulant pour la plupart à la Renaissance. Après la lecture, ces récits se mêlent un peu dans ma mémoire mais j’en retiens la peinture de mœurs violentes, de familles cruelles et de femmes intelligentes et décidées. Plusieurs histoires se déroulent dans les murs de couvents, où les filles sont placées là par leur riche famille pour éviter d’avoir à les doter et laisser toute la fortune aux frères. Les discours que Stendhal met dans la bouche de certaines de ces demoiselles sont d’une grande lucidité quand à la violence qui leur est faite et le rôle tenu par leurs discrets amants, sorte de consolation pour leur vie perdue. Le temps est violent pour l’amour, l’honneur veut qu’un mari tue sa femme adultère, que des frères tuent leur sœur en cas d’un amant brigand et Stendhal hésite à être fasciné ou terrifié. Lui-même regrette ce temps disparu des passions entières mais demeure tout de même un peu craintif devant ces belles qui mettent à mort leurs amants. Le tout est raconté dans la langue rapide coutumière, sans pathos, avec vivacité.


L. Bernardino, Portrait de femme, v. 1520/1523,
 Fresque provenant de la Villa Pelucca
Londres, Wallace Collection, image RMN

Alors, tu t’en souviens, tu te mis à mes genoux ; je me levai, je sortis de mon sein la croix que j’y porte, et tu juras sur cette croix, qui est là devant moi, et sur ta damnation éternelle, qu’en quelque lieu que tu pusses jamais te trouver, que quelque événement qui pût jamais arriver, aussitôt que je t’en donnerais l’ordre, tu te remettrais à ma disposition entière, comme tu y étais à l’instant où l’Ave Maria du Monte Calvi vint de si loin frapper ton oreille.


Les avis de Claudia Lucia, un billet où elle présente la composition du recueil, Vittoria Accorombia et Vanina Vanini et un billet sur Les Cenci.Et quelques mots de Miriam
Ceci est ma première étape au viaggio, la participation de mai au challenge les 12 d’Ys (4/12) d'Yspaddaden et une nouvelle participation au challenge Stendhal de George.


parce que ce sera l'humeur de
la semaine

4 commentaires:

mazel a dit…

coup de coeur pour " San Francesco a Ripa"

je pense lire lundi "Maria Fortuna"

bises

nathalie a dit…

J'avoue quant à moi avoir un faible pour "Trop de faveur tue" et "Suora Scolastica", mais c'est vrai que "San Francesco a Ripa" est particulièrement bien tourné.

Alex Mot-à-Mots a dit…

Ces textes me tentent depuis un moment. Reste à trouver le temps....

nathalie a dit…

Alex : ce sont des textes courts, sans suite entre eux, on peut donc piocher dedans, selon ses envies.