La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 23 mai 2012

Pourquoi ne pas demander à Mrs Dean de finir son récit ?


Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-vent, traduit de l’anglais par Frédéric Delebecque, publié en 1847 sous le pseudonyme d’Ellis Bell, Paris, Payot, 1984.

J’étais persuadée avoir lu ce classique mais en fait non… du coup je suis bien contente de l’avoir lu. Je l’ai lu très vite, sans doute trop vite, je le relirai !

L’histoire est racontée par Nelly Dean, domestique, à un jeune crétin londonien. Tout commence un soir quand le maître, monsieur Earnshaw, ramène chez lui, à Hurle-Vent, un enfant qu’il a trouvé et qu’il baptise Heathcliff. Nelly raconte la suite, les liens et les haines entre les enfants, l’amour naissant entre Catherine et Heathcliff,  et ce qui s’ensuit, sans fin, des années durant. Une humiliation sociale, une rivalité amoureuse, une vengeance inassouvie. Je ne vais pas trop en dire de l’histoire car s’il n’y a pas un immense suspense, ce n’est pas si essentiel à mon billet (vu tout ce qui a déjà été écrit à son propos).
J’ai lu ce roman avec immense plaisir. J’aime les romans qui se déroule sur plusieurs générations, qui prennent le temps de se déployer ainsi avec amplitude. L’action se déroule dans deux lieux, deux maisons proches l’une de l’autre, séparées par la lande. Il y a peu de personnages, tous unis par des liens de famille. Heathcliff est en somme une brute passionnée, poussé par la soif de vengeance, il est à l’initiative de la plupart des rebondissements. Les autres personnages apparaissant plus faibles, avec moins d’épaisseur, comme tétanisés d’un point de vue narratif et leurs efforts faits pour ruser semblent bien dérisoires face à la volonté farouche de Heathcliff qui prend l’allure du destin. Le roman ne s’achève que lorsque ce dernier semble l’avoir décidé.

L’atmosphère du roman est très noire, marquée par la nuit, la tempête, la maladie et la mort. Elle est très excessive aussi : les larmes, les cris, les coups, les scènes de violence sont innombrables et font un roman exacerbé.
Une dimension particulièrement intéressante de ces grands romans du XIXe siècle (et j’inscris ici Secret absolu) c’est que nous suivons souvent des personnages depuis leur plus tendre enfance. De ce fait, d’importantes considérations sont faites à propos de l’éducation : enfants uniques, orphelins d’un parent, qui sont trop gâtés, enfants grandis en solitaires, enfermés dans une maison, qui deviennent des adultes arrogants, fragiles, énervants.
Un livre que je relirai certainement…
Participation au challenge Victorien (mois de mai dédié aux sœurs Brontë), au challenge Histoires de famille et à celui consacré aux sœurs Brontë.

Oh ! je suis brûlante ! Je voudrais  être dehors ! Je voudrais me retrouver petite fille, à demi sauvage, intrépide et libre ; riant des injures au lieu de m’en affoler ! Pourquoi suis-je si changée ? Pourquoi quelques mots font-ils bouillonner mon sang avec une violence infernale ? Je suis sûre que je redeviendrais moi-même si je me retrouvais dans la bruyère sur ces collines. Rouvre la fenêtre toute grande ; laissez-la ouverte !



14 commentaires:

Lili Galipette a dit…

J'ai déjà lu plusieurs fois ce roman et je ne m'en lasse pas ! :)

CATHERINE a dit…

moi aussi je l'ai lu plusieurs fois en anglais, en français !
comme toi je ne m'en lasse pas!

Marie a dit…

Je l'ai lu aussi, il y a bien longtemps, et je n'en garde aucun souvenir. C'est rageant d'avoir aussi peu de mémoire!

Stella Mbo a dit…

Je ne l'ai pas lu et ton billet m'a donné envie : je cours à la librairie ce matin. Merci !

nathalie a dit…

Moi je compte bien le relire d'autant que je suis un peu comme Marie, j'oublie énormément. Ce qui fait que je suis certaine de retrouver mon plaisir de lecture.
Stella : je suis très fière de moi alors !

Syl. a dit…

Zut ! j'ai oublié ce mois dédié aux Brontë !
J'ai lu ce livre adolescente (14-15 ans) et j'aimerais bien le relire. Si je ne l'ai pas encore fait, c'est que l'histoire est encore trop entière dans mes souvenirs. Plus que les mots, c'est l'ambiance et la tragédie qui me restent.

nathalie a dit…

Je suis comme toi, je compte l'oublier avant de le relire en effet.

Sharon a dit…

Merci pour ta participation au challenge.
J'ai lu ce roman il y a très longtemps, et contrairement à Jane Eyre, je n'ai jamais eu envie de le relire.

nathalie a dit…

Disons que moi je m'embrouille dans les soeurs, donc je vais relire/lire tous les romans, histoire de fixer mes idées.

Alex Mot-à-Mots a dit…

Tu l'as lu trop vite ? Il faut dire qu'il se dévore.

nathalie a dit…

Trop vite, oui, je suis sûre que j'ai manqué des choses.

Arieste a dit…

je compte le lire très bientôt :)

Missycornish a dit…

Super billet! Je viens de me racheter un exemplaire des Hauts des Hurlevent.La couverture est super! Je viendrais lire tes autres billets. Passe de bonnes vacances!! Et merci pour le lien du challenge des soeurs Brontë

nathalie a dit…

De rien... il faut que je me mette aux autres romans...