Serge Joncour, L’Amour sans le
faire, Paris, Flammarion, 2012.
Un roman tendre et doux. Le récit
suit deux fils parallèles qui se rejoignent tout lentement. Il y a d’abord
Franck, parisien, qui se décide à se rendre chez ses parents, dans le Limousin,
après dix ans de silence, alors que son frère cadet, Alexandre, celui qui
devait reprendre la ferme, est mort il y a longtemps, tragiquement. Et puis il
y a Louise, ancienne compagne d’Alexandre, qui a eu un fils depuis, un petit
Alexandre, qu’elle a laissé aux vieux de la ferme pour l’élever. Elle aussi
compte passer quelques jours là-bas. Ces deux-là ne se connaissent pas et ne se
racontent pas leur vie, ce n’est pas nécessaire, ils sont faits de la même
étoffe. L’étoffe de ceux qui ne sont pas à l’aise avec leurs semblables,
fragilisés par la vie, maladroit avec leur corps, on ne saura pas tout.
Dans ce livre tout en délicatesse
sensible, j’ai beaucoup apprécié la description qui est faite du rapport que
Franck entretient avec la campagne, la ferme familiale, les gestes qui ne se perdent
pas et le sentiment d’y être étranger, sans pouvoir être chez soi ailleurs.
À la ferme ce n’était pas dans
les habitudes de se parler, certainement pas pour se livrer. Ce que chacun
pensait de l’autre il le gardait, c’était à lui, c’était son trésor. Ne pas
arriver à se dire les choses c’est peut-être la forme la plus édulcorée de la
sincérité, en pas arriver à se parler c’est une façon de retenir les mots à
soi, de les penser à un point tel qu’on n’arrive même plus à s’en détacher, de
la sincérité à l’état brut.
Le cœur des relations humaines,
c’est le silence et l’incompréhension, ce qui est une idée très fine. Pas
question ici de longues explications, d’aveux, de questionnements, ou de
développements psychologiques, chacun a l’incompréhension en commun.
Serge Joncour est membre des Papous dans la tête, son apparente maladresse est drôlissime - faut que je vous fasse écouter l'ère de la Coucourde !
Serge Joncour est membre des Papous dans la tête, son apparente maladresse est drôlissime - faut que je vous fasse écouter l'ère de la Coucourde !
L'avis de Pauline sur le livre.
Merci à PriceMinister, à Olivier Moss pour ses efforts et à Flammarion.
Merci à PriceMinister, à Olivier Moss pour ses efforts et à Flammarion.
le monde du silence... un livre que j'ai apprécié également! Bonne journée!
RépondreSupprimerUn roman qui a l'air très beau.
RépondreSupprimerOui Eimelle, je suis contente de voir que ce livre a d'autres adeptes.
RépondreSupprimerAlex : tu vas pouvoir le noter, oui.