Anne Brontë, Agnès Grey, traduit de l’anglais par Isabelle Viéville
Degeorges, 1e éd. 1847, Paris, Archipoche, 2012.
Je découvre Anne Brontë à travers
ce roman dont la narratrice est une jeune femme, contrainte financièrement d'accepter le travail de gouvernante dans des familles riches et peu
aimables.
C’est d’abord un livre très intéressant pour mieux connaître la hiérarchie sociale de la société britannique et la condition faite aux gouvernantes, vivant comme des étrangères dans de riches familles, loin de chez elles. Outre des considérations sur ce métier, le roman livre de nombreuses réflexions sur l’importance de l’éducation : les parents trop durs ou trop faibles, les enfants fragiles ou tyrans. Les Hauts de Hurle-vent d’Emily Brontë contenaient déjà des réflexions sur les conséquences d’une mauvaise éducation et sur les traumatismes subis dans l’enfance, le propos est ici bien plus riche et moderne.
Je ne connais pas de situation comparable à celle de la pauvre gouvernante qui, désireuse de réussir, voit tous ses efforts réduits à néant par ceux qui sont au-dessous d’elle et injustement censurés par ceux qui sont au-dessus.
J’ai aussi apprécié le portrait contrasté des femmes de ce roman – il y a bien peu de héros masculins – même les plus antipathiques. Agnès, l’héroïne, est ainsi désireuse de travailler pour subvenir à ses besoins tout en ne désirant rien tant que se réaliser par le mariage. Son caractère droit, sa prudence, son goût pour la lecture, son esprit d’observation la rendent proche de nous. A contrario, son élève, Miss Murray, cruelle jeune fille riche et prétentieuse est à la fois un odieux personnage et une victime de cette société sexiste, ne parvenant pas à trouver un espace personnel dans son existence de lady – à la différence d’autres personnages d’autres romans comme Emily d’Anne Perry qui maîtrise à merveille tous les codes et est loin d’être passive.
C’est d’abord un livre très intéressant pour mieux connaître la hiérarchie sociale de la société britannique et la condition faite aux gouvernantes, vivant comme des étrangères dans de riches familles, loin de chez elles. Outre des considérations sur ce métier, le roman livre de nombreuses réflexions sur l’importance de l’éducation : les parents trop durs ou trop faibles, les enfants fragiles ou tyrans. Les Hauts de Hurle-vent d’Emily Brontë contenaient déjà des réflexions sur les conséquences d’une mauvaise éducation et sur les traumatismes subis dans l’enfance, le propos est ici bien plus riche et moderne.
Je ne connais pas de situation comparable à celle de la pauvre gouvernante qui, désireuse de réussir, voit tous ses efforts réduits à néant par ceux qui sont au-dessous d’elle et injustement censurés par ceux qui sont au-dessus.
J’ai aussi apprécié le portrait contrasté des femmes de ce roman – il y a bien peu de héros masculins – même les plus antipathiques. Agnès, l’héroïne, est ainsi désireuse de travailler pour subvenir à ses besoins tout en ne désirant rien tant que se réaliser par le mariage. Son caractère droit, sa prudence, son goût pour la lecture, son esprit d’observation la rendent proche de nous. A contrario, son élève, Miss Murray, cruelle jeune fille riche et prétentieuse est à la fois un odieux personnage et une victime de cette société sexiste, ne parvenant pas à trouver un espace personnel dans son existence de lady – à la différence d’autres personnages d’autres romans comme Emily d’Anne Perry qui maîtrise à merveille tous les codes et est loin d’être passive.
L. Knaus, La Promenade aux Tuileries, 1855
Paris, musée des Arts décoratifs
Dépôt du musée d'Orsay, image RMN. |
Gaieté de
tête sans cervelle, rêves absurdes, espérances sans fondement,
direz-vous ; et je ne vous démentirai pas : des soupçons semblables
ne s’élevaient que trop souvent dans mon propre esprit. Mais nos désirs sont
comme l’amadou : le silex et l’acier des circonstances font
continuellement jaillir des étincelles qui s’évanouissent aussitôt, à moins
qu’elles n’aient la chance de tomber sur l’amadou de nos désirs ; alors,
il prend feu à l’instant et la flamme d’espérance est allumée en un moment.
Les avis de Métaphore, d'Arieste, de Lou et de Claudia Lucia. Participation bien sûr au challenge des soeurs Brontë de Missy, au challenge Histoires de famille de Sharon, au challenge Victorien d'Arieste et au Thursday Next Challenge d'Alice.
J'ai très envie de le lire et encore plus depuis que j'ai lu "la recluse" ! Il est dans ma Palounette, c'est déjà un bon début !
RépondreSupprimerOui, on peut espérer que dans 2-3 ans tu aies savouré ce chef d'oeuvre à ton tour !
RépondreSupprimerCa alors, avec ton billet je découvre Anne Brontë... évidemment, avec, en prime, l'envie de lire ce livre!
RépondreSupprimerOh oui, c'est un très beau roman, vas-y !
RépondreSupprimerIl faut vraiment que je découvre ce livre! La seule soeur Brontë que je n'ai pas encore lu!
RépondreSupprimerBonjour Alice ! Oui, et la citation autour de l'amour du livre en est extraite, cela veut tout dire.
RépondreSupprimerun très bon moment de lecture je confirme ;) il faudra que je lise un autre de ses romans un jour :)
RépondreSupprimerElle en a écrit un second, c'est le prochain sur la liste Brontë.
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerMeilleurs voeux pour 2013 !
J'ai enfin mis le billet du challenge à jour.
J'ai hâte de le lire ! C'est la seule des soeurs Bronte que je ne connais pas encore
RépondreSupprimerC'est la moins connue, mais ses deux romans sont vraiment très réussis (et surtout très apaisants).
SupprimerJe n'ai pas boudé ma lecture. Ce livre se lit très vite et je me suis surprise à aimer les passages les moins "captivants" !
RépondreSupprimerJe l'avais lu avec beaucoup de plaisir !
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