La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 19 avril 2013

Parce que le Rescapé fut un instant et la vie de grand-mère tant d’autres choses.

 Milena Agus, Mal de pierres, traduit de l’italien par Dominique Vittoz, 1e éd. 2006, Liana Levi, 2006.


Je fais enfin connaissance avec un écrivain qui m’intrigue depuis que son succès a éclos en France. Et je suis ravie.

Mal de pierres est l’histoire d’une grand-mère, racontée par sa petite-fille. Une grand-mère un peu originale, un peu différente. Il ne s’agit pas pour la narratrice de révéler des secrets de famille, on comprend vite tout, elle fait des hypothèses pour réfléchir à la réalité du vécu des uns et des autres et raconte, raconte. On plonge dans la Sardaigne de l’après-guerre, sa campagne et ses petites villes, ses fleurs, sa cuisine… On découvre des gens simples dont on ne sait pas s’ils sont si différents que cela ou si c’est le regard posé sur eux qui fait toute la différence. La langue de la narratrice est en effet toute de douceur et d’attention, effleurant tendrement les douleurs des uns et des autres, faussement simple.

W. Bischof, Iglesias, Sardaigne,
1950, Centre Georges Pompidou, image RMN
Le dimanche, quand les autres filles allaient à la messe ou se promenaient sur la grand-route au bras de leurs fiancés, grand-mère relevait en chignon ses cheveux, toujours noirs et abondants quand j’étais petite et elle déjà vieille, alors imaginez dans sa jeunesse, et elle se rendait à l’église demander à l’église demander à Dieu pourquoi, pourquoi il poussait l’injustice jusqu’à lui refuser de connaître l’amour, qui est la chose la plus belle, la seule qui vaille la peine qu’on vive une vie où on est debout à quatre heures pour s’occuper de la maison, puis on travaille aux champs, puis on va à un cours de broderie suprêmement ennuyeux, puis on rapporte l’eau potable de la fontaine, la cruche sur la tête.

Les avis de Margotte, de George, de Clara, d'Asphodèle, du Cri du Lézard, de Stephie, et puis il y en plein d'autes... Une étape du viaggio.




5 commentaires:

Arieste a dit…

Une histoire très particulière, que j'ai aimé lire même si je l'ai trouvée un peu perturbante :)

Margotte a dit…

Un beau livre lu deux fois comme tu as dû le lire sur mon billet... merci pour le lien ;-) et bon we !

nathalie a dit…

Arieste : je comprends ce que tu veux dire, et c'est un malaise sans doute dû à la langue, à la façon dont cette histoire, plutôt simple, est écrite.
Margotte : j'ai vu que tu avais beaucoup aimé en effet.

Anis a dit…

J'adore Milena Agus et je suis chaque livre comme une groupie.

nathalie a dit…

C'était mon premier, je compte en lire d'autres !