Raymond Chandler, La grande fenêtre, 1942, traduit de
l’américain par Renée Vavasseur et Marcel Duhamel, révisé par Cyril Laumonier,
édité chez Quarto Gallimard.
Le détective privé Marlowe est
engagé par la très désagréable Mrs Murdock pour retrouver une monnaie ancienne
volée par la bru. À moins qu’il ne s’agisse de retrouver la bru pour négocier
un divorce à l’amiable. À peine sorti de chez sa cliente, Marlowe est pris en
filature par un petit jeune. Et puis tout s’accélère, puisque l’action tient en
24 ou 48 heures. Marlowe aura eu le temps de croiser quelques cadavres et de
faire le tour de la société de Los Angeles. Et moi, je l’ai lu en 24
heures !
Ce roman se démarque des deux
autres que j’ai lus (Le Grand sommeil
et Adieu ma jolie !) par une
violence nettement plus faible (en dépit des cadavres précités) et de la
presque absence de bagarre. Marlowe y est moins brute virile. Il faut dire que
la femme fatale a été remplacée par un duo plus terrible : la femme
bourreau et la femme enfant victime. Voilà qui change agréablement.
Pour le reste, on retrouve la
patte Chandler avec sa précision (de la couleur d’un rouge à lèvres on déduit
facilement la couleur de cheveux d’une femme), son humour froid, son ton
désabusé et son parcours dans les strates de Los Angeles. Un vrai plaisir de lecture !
- Détective privé, fit-il. Je n’en
avais encore jamais vu. Métier équivoque, à ce qu’il semble : guigner par
les trous de serrure, déterrer les scandales et j’en passe.
- Vous êtes venu pour affaires,
lui demandai-je, ou simplement pour vous salir ?
Son sourire se dissipa comme une
grosse dondon au bal annuel des pompiers.
P. S. Le cocker s’appelle
Heathcliff.
L’avis de Neph.
Toujours un plaisir de lire ces gars là.
RépondreSupprimerEt on sûr de te voir rappliquer dès que l'on prononce son nom ! Il me reste encore quelques enquêtes à lire.
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