La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 9 juillet 2015

Il me gratifia de son plus franc sourire, long d’un demi-centimètre à peu près.

Raymond Chandler, La grande fenêtre, 1942, traduit de l’américain par Renée Vavasseur et Marcel Duhamel, révisé par Cyril Laumonier, édité chez Quarto Gallimard.

Le détective privé Marlowe est engagé par la très désagréable Mrs Murdock pour retrouver une monnaie ancienne volée par la bru. À moins qu’il ne s’agisse de retrouver la bru pour négocier un divorce à l’amiable. À peine sorti de chez sa cliente, Marlowe est pris en filature par un petit jeune. Et puis tout s’accélère, puisque l’action tient en 24 ou 48 heures. Marlowe aura eu le temps de croiser quelques cadavres et de faire le tour de la société de Los Angeles. Et moi, je l’ai lu en 24 heures !

Ce roman se démarque des deux autres que j’ai lus (Le Grand sommeil et Adieu ma jolie !) par une violence nettement plus faible (en dépit des cadavres précités) et de la presque absence de bagarre. Marlowe y est moins brute virile. Il faut dire que la femme fatale a été remplacée par un duo plus terrible : la femme bourreau et la femme enfant victime. Voilà qui change agréablement.
Pour le reste, on retrouve la patte Chandler avec sa précision (de la couleur d’un rouge à lèvres on déduit facilement la couleur de cheveux d’une femme), son humour froid, son ton désabusé et son parcours dans les strates de Los Angeles. Un vrai plaisir de lecture !


- Détective privé, fit-il. Je n’en avais encore jamais vu. Métier équivoque, à ce qu’il semble : guigner par les trous de serrure, déterrer les scandales et j’en passe.
- Vous êtes venu pour affaires, lui demandai-je, ou simplement pour vous salir ?
Son sourire se dissipa comme une grosse dondon au bal annuel des pompiers.

P. S. Le cocker s’appelle Heathcliff.

L’avis de Neph

Challenge Destination PAL - la liste de lecture.


2 commentaires:

Eeguab a dit…

Toujours un plaisir de lire ces gars là.

nathalie a dit…

Et on sûr de te voir rappliquer dès que l'on prononce son nom ! Il me reste encore quelques enquêtes à lire.