François Morel, Meuh !, première édition 1996, lu
dans l’édition 2014 Archimbaud et Les Belles Lettres avec les gravures de
Christine Patry et un disque, musique d’Antoine Sahler.
Il s’agit je crois du premier
livre de François Morel. C’est l’histoire de Philippe, un petit garçon d’une
petite ville de province, qui devient une vache. C’est aussi simple que cela.
Le narrateur nous raconte son enfance, assez ordinaire, avec des parents qui le
comprennent de moins en moins, son adolescence et le moment où il faut bien se
rendre compte qu’avec 800 kilos et deux cornes sur le front, il est une vache.
Commence alors une nouvelle vie, au sein d’un troupeau.
Oui, voilà comment nous sommes, nous autres vaches : fuyantes et impassibles, massives et transparentes. Immédiatement identifiables, nous demeurons définitivement indiscernables.
Le ton est tendre, maniant
l’humour et l’absurde. Il ne s’agit pas d’un conte ou d’une fable, mais d’une
sorte de témoignage réaliste sur le devenir vache. Philippe a un ton très
sérieux, ce qui ajoute à l’absurdité du récit. Le roman incite tout de même à
se poser des questions sur ces animaux si familiers que l’on ne regarde pas,
auxquels personne ne suppose des sentiments ou une personnalité. Plusieurs
personnages à première vue ancrés dans le bon sens se révèlent un peu bizarres,
se transformant par exemple en oiseau. L’impression générale est celle d’un
roman agréable, mélancolique et bizarre.
Le format presque carré et les
gravures font de cette réédition un bel objet, plein de poésie et de mystère.
Elle est accompagnée du livre audio, le texte est lu et chanté par l’auteur
(j’ai beaucoup aimé le chant consacré au taureau Libertado).
Moi-même, lorsque j’étais enfant,
je n’ai pas trouvé le Rudyard Kipling qui m’aurait annoncé de sa voix mâle et
rassurante : « Tu seras une vache mon fils. »
Merci Moustachu pour ce cadeau un
peu vache.
Eh bien ça me semble très original !
RépondreSupprimerOriginal et sympathique, oui.
SupprimerMmmhhhh, des airs de "Truismes" de Darrieussecq, non ?
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu Darrieussecq, mais j'ai dans l'idée que ce n'est pas le même style d'écriture ni le même ton.
SupprimerNon ça ne paraît pas pareil que Darrieusecq. En revanche ça donne envie de lire le livre en question !
RépondreSupprimerJe peux te le prêter, c'est une lecture divertissante.
SupprimerUn chant consacré au taureau ? Tu m'intrigues.
RépondreSupprimerOlé ! Oui, c'est un taureau espagnol.
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