Josep Pla, Pain et Raisin, traduit du catalan par Llibert Tarragó avec la
collaboration de Marta Martínez Valls, parution originale 1951, édité en France
chez Autrement.
Petit récit de mer et de
montagne.
Nous sommes dans les années 1920,
dans un coin isolé du rivage catalan. Le narrateur aime à marcher dans une
olivaie bien particulière, dont il nous décrit les couleurs au fil des saisons.
Mais voilà qu’une étrange histoire de contrebande vient se greffer à ses
promenades… que fait ce petit bateau amarré là ? Et qui est ce mystérieux
Pain et Raisin – car c’est le nom d’un homme ?
Il traverse des lieux encaissés encadrés par des murets d’ardoises. Alors, tout est soumis à la gravitation du silence déversé sur le chemin depuis les olivaies pâmées dans l’air figé de cet abri : lieux légèrement ténébreux l’hiver, quand l’air est imprégné par le vert des olivaies, un vert froid béni des dieux ; l’été, c’est le divin réchauffement du soleil concentré dans l’atmosphère dorée et légèrement rosie.
Un récit très court, mais tout à
fait dépaysant. L’intrigue a la simplicité d’une anecdote, une barque dans un
réseau de contrebande, et se tient dans un paysage magnifique, fait de rochers
et de vents. Le mistral y est un personnage à part entière, énervant et
excitant les hommes, intervenant dans leur destin. À la fin, on ne saura pas
grand-chose du lieu et des personnes et nous refermerons le livre avec nos
questions.
L’auteur porte attention aux
couleurs et aux textures selon l’heure de la journée, selon la météo, le vent,
l’humidité. C’est une balade.
Sugiton. M&M |
En ce qui me concerne, je prends
goût à Cadaqués lorsque le dernier estivant a disparu ; lorsque le vide de
toutes les maisons fermées et la mélancolie des maisons délabrées s’épandent à
travers le village ; lorsqu’on ne voit plus personne dans les rues, et que
le mistral fait pirouetter la queue des chats ; lorsqu’on sent palpiter
derrière le décor un peu théâtral des façades, une vie dure et inamicale, de
misère résignée, un tantinet énigmatique. Oui ! C’est alors que le village
me plaît, et peu m’importe la couleur du temps.
Bon pour le mois espagnol de Sharon.
Un auteur et un titre qui me sont parfaitement inconnus.
RépondreSupprimerMerci pour ta participation !
Je pense que c'est le titre qui m'a attirée... Apparemment seul un ouvrage de type autobiographique est traduit en français, mais aucun roman.
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