Jasper Fforde, Le Puits des histoires perdues, traduit
de l’anglais par Roxane Azimi, parution originale 2003.
Il s’agit du troisième volume des
aventures de Thursday Next (le tome 1 L'Affaire Jane Eyre et le tome 2 Délivrez-moi). La détective est décidée à passer le temps de sa
grossesse à l’abri de l’entreprise Goliath, en s’installant dans un roman non
publié, vivotant discrètement au fond de la bibliothèque. Parmi les soucis
immédiats à résoudre : son mari a été éradiqué et s’efface lentement de sa
mémoire, le roman où elle s’est installée est tellement nul qu’il pourrait être
supprimé. Et il y a aussi quelques meurtres bizarres.
- Avec quoi fabrique-t-on un contexte, Mr Grnksghty ?
- De la mélasse essentiellement, répondit-il en secouant la fiole où la substance huileuse se transforma en gaz. Et des souvenirs. Beaucoup de souvenirs. En fait, la mélasse sert de liant.
Il m’a semblé que c’était un
épisode de transition, où l’intrigue n’était pas forcément très suivie ou
construite, et que Fforde se faisait plaisir en nous présentant son univers.
C’est loin d’être désagréable car le lecteur découvre tout l’envers de la
littérature : comment naissent les intrigues ? Quelle est la
véritable vie des personnages secondaires ? Le roman regorge d’inventions
et cette façon d’envisager la littérature est très amusante et stimulante - mention spéciale pour le séminaire de gestion de la colère
dans Les Hauts de Hurlevent.
Les créatures qui habitent mes lives. |
- Cinquième point. Toute la
ponctuation a été volée dans le dernier chapitre d’Ulysse. À savoir, environ cinq cents points, virgules,
points-virgules et apostrophes.
Il marque une pause.
- Vous n’étiez pas en train d’y
travailler, Vern ?
- Si, acquiesça Deane en s’avançant
et en ouvrant un calepin. Le vol a été remarqué, mais d’après les premiers
rapports, les lecteurs considèrent l’absence de ponctuation non pas comme une
erreur abyssale, mais comme un trait de génie ; du coup, ça nous laisse le
temps de nous retourner.
- Vous êtes sûrs que c’est un
voleur ? s’enquit Béatrice. Ça ne peut pas être les grammasites ?
- Non, répondit Perkins, grand
spécialiste en la matière. Les Ponctusauroïdes sont rares, or pour embarquer
autant de signes de ponctuation, il en faudrait des centaines. Et puis, je ne
crois pas qu’ils auraient laissé le point final… ça ressemble plus à un voleur
malicieux.
Oh je me relirais bien toute la série, tiens...
RépondreSupprimerUne rare série où je fais BIEN attention à ne pas aller trop vite, à lire deux fois chaque volume et à ne pas me jeter sur le suivant...
SupprimerUn tel bonheur !
RépondreSupprimerJe sais déjà que je relirai cette série encore et encore !
Elle est tellement riche que ce serait tout à fait justifié.
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