Agatha Christie, Une poignée de seigle, traduit de
l’anglais par Marie Franck, parution originale 1953.
Une relecture récente d’un roman
que j’aime bien (j’apprécie aussi le film de 1985). Rex Fortescue, un homme
d’affaires à 2 mariages et aux affaires louches, est empoisonné à la taxine (un
dérivé des baies d’if). On trouve une poignée de seigle dans sa poche. Ensuite,
il y a encore deux meurtres et Jane Marple entre en scène avec son génie
coutumier.
Qu’est-ce qui est
particulièrement réussi dans ce roman ? Le policier n’est pas un imbécile
et obtient plusieurs belles trouvailles. D’ailleurs les différents portraits de
personnages sont réussis. Il y a aussi un ton familier, qui raille les
prétentions des grandes et riches familles, tout à fait réjouissant.
Pourquoi ça ne tient pas la
route ? aboya l’inspecteur Neele qui s’était un instant représenté la
sculpturale miss Grosvenor en train de piler des baies d’if dans un brouet à
base de thé pour finalement trouver l’image incongrue.
Ce roman se
déguste avec des scones, du miel, du thé et une gorgée de whisky si j’en crois
les affirmations de Wikipedia.
Agatha Christie, Le Miroir se brisa, traduit de l’anglais
par Michel Averlant, parution originale 1962.
Rare cas d’un roman policier dont
je me rappelle parfaitement les tenants et les aboutissants. Il faut dire que
le motif du meurtre a failli me concerner directement. Mais un des grands
charmes de cette lecture provient du fait que nous sommes à Saint Mary Mead,
après la Seconde guerre mondiale. Le petit village a changé. Un lotissement de
pavillons est apparu, ainsi qu’un supermarché et de jeunes femmes au foyer
permanentées. Rien ne va plus. À moins que les vieilles grincheuses ne
regrettent tout simplement leur jeunesse. Jane Marple n’en fait assurément pas
partie. La voici bientôt en train d’essayer de repérer les invariants du
caractère humain et la réalité des personnalités sous les apparences (à ce
moment, la lectrice ébahie réalise que Jane et le narrateur de La Recherche se ressemblent plus qu’il
n’était prévu). Ce contexte rend le livre tout à fait savoureux.
Ceci dit, je trouve qu’à la fin
on n’a pas tous les tenants et les aboutissants de tous les meurtres. Tsss.
Et miss Knight ne se fut pas plus
tôt esquivée que miss Marple attaqua :
- Et maintenant, Dolly, vous étiez
là-bas et…
- Je l’ai pratiquement vu faire,
oui, se rengorgea Mrs Bantry, qui avait le triomphe modeste.
- Quel bonheur ! s’exclama
miss Marple. Je veux dire… bah ! vous savez très bien ce que je veux dire.
Comme ça, vous allez pouvoir me conter par le menu tout ce qui s’est passé
depuis l’instant précis où elle est arrivée.
Ce roman-ci se lira plutôt
accompagné d’un martini ou d’un cocktail au nom exotique.
how lovely! it seems delicious!
RépondreSupprimerComment résister à Jane ?
Supprimerpourmoi, Agatha se savoure avec du thé dans une énorme théière!
RépondreSupprimerJ'ai adapté mes conseils au contenu de l'intrigue !
SupprimerAgatha je la relis quand j'ai le moral en berne et envie d'aucune lecture, ça marche toujours
RépondreSupprimerDans le train pour moi, un trajet interminable, Agatha le fait passer très court, c'est un vrai soulagement.
SupprimerTu as failli être murdered, toi ? Tu piques ma curiosité. faut-il aller lire le livre pour en savoir plus?
RépondreSupprimerAh bah si je raconte, c'est toute l'intrigue du livre qui est dévoilée !
SupprimerJ'ai lu "Le Miroir se brisa" après avoir découvert l'histoire dont Agatha Christie s'était inspirée (ouf que tu n'aies "que" failli être concernée), mais j'avais bien aimé. Je ne connais pas le premier en revanche, et ça me tente bien.
RépondreSupprimerUne qui me comprend ! C'est ma mère qui me l'a raconté quand on a vu l'épisode à la télé (sinon je ne serais pas là...).
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