La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 21 octobre 2018

Chez les Premières nations, les totems

Retour sur la côte ouest du Canada.

Enfin, c’est le jour des totems (depuis le temps que je vous les annonce) !
Ils sont beaux, ils sont grands, ils nous sont étranges et étrangers, ils n’entrent pas dans l’appareil photo.
D’abord, le mot employé en anglais n’est pas totem, mais plutôt pole (poteau), voire totem pole.
Ensuite, il faut accepter de considérer de ne pas vraiment comprendre ces objets. Les récits qui les portaient nous sont inconnus, les lieux où ils s’élevaient ont été bouleversés et nous devons nous contenter de faire « ahhhh ». Ces poteaux se dressaient devant les maisons, commémorant un événement ou célébrant un lignage.
Les formes sont expressives. Taillés dans le cèdre, les animaux s'enchaînent inlassablement.
Maquette de Skedans, un village Haida, à la fin du XIXe siècle.
Les villages haidas se situaient en général le long des rivages, face à l’océan qui fournissait la majeure partie de la nourriture. Ces villages étaient davantage occupés en hiver, car des campements provisoires étaient créés en forêt au printemps et en été. Une maison pouvait abriter entre 20 et 40 personnes. Ces villages ont été désertés à la fin du XIXesiècle, à cause de la variole qui a transformé la région en vaste désert. À la même période de nombreux totems ont été détruits. Des musées s’en sont également emparé, comme d’objets décoratifs. Aujourd’hui des artistes autochtones créent à nouveau des totems, souvent en association avec des collectivités ou des institutions culturelles.
On a donc peu conservé peu de totems antérieurs à 1900.
Attention… il s’avère que les totems étaient moins nombreux et moins hauts avant l’arrivée des Européens. À cette époque, les outils pour creuser le bois étaient majoritairement en pierre, en os ou en coquillage et non pas en métal, ce qui limitait les possibilités de taille et nécessitait un travail très long. La diffusion des outils en métal, consécutive à l’arrivée des Européens, a donc permis l’essor de ces immenses totems, aux formes complexes. On peut supposer également que la conscience de la disparition de leur culture a modifié le rapport que les autochtones entretenaient avec ces emblèmes.  De plus, les règles collectives qui présidaient auparavant à l'érection d'un pole n'étaient presque plus en vigueur à ce moment-là. Attention donc, à ne pas plaquer sur le passé les représentations les plus récentes.

À Vancouver des totems s’élèvent à Stanley Park. Anciens, reproductions d’ancien ou contemporains. Par exemple, le totem pole de la photo de gauche a été élevé en 2009 pour honorer Rose Cole Yelton et sa famille, de la nation Squamish, qui vivaient sur le site de Stanley Park jusqu’en 1935.

Plusieurs totems sont également exposés au Musée d’anthropologie de Vancouver, dans une immense verrière (où les totems sont à contre-jour, donc encore plus impossible de faire des photos). 
Malgré toutes mes difficultés photographiques, je suis séduite par le mystère qui émane de ces grandes sculptures. Les animaux et les figures s'emboîtent les uns dans les autres, se superposant, nous dominent. Altiers et muets, menaçants ou protecteurs.


Deux maisons Haidas ont été reconstituées à côté du musée, vers 1960. Les totems ont été sculptés par Bill Reid (quelqu’un dont je vous reparlerai) aidé de Douglas Cranmer.

Ceci n'est pas un totem ! Ce poteau scié en trois morceaux (de quoi nous fendre le coeur) est un poteau qui servait à soutenir et orner le toit et les murs d'une maison Haida.

Les totems ne sont pas créés seulement par les Haidas, on les trouve chez différents peuples autochtones de la côte du Pacifique et jusqu’en Alaska. Pour en savoir plus, la page Wikipedia.





Photos prises à Stanley Park, au Musée d’anthropologie de Vancouver, au Musée royal de Colombie-Britannique et à Victoria.

Tous les billets sur mon Séjour sur la côte ouest du Canada : présentation de Vancouver ; brève histoire de Vancouver ; les peuples autochtones canadiens ; Nation Haida (la vannerie ; les objets en pierre).


6 commentaires:

  1. Ça doit être impressionnant !
    Je repense aussi aux westerns de mon enfance lorsque les Indiens attachaient leurs prisonniers aux totems !
    Bon dimanche Nathalie !
    Syl.

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    1. C'était plutôt dans Lucky Luke, ça ! Et c'était n'importe quoi aussi, même si très pittoresque.

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  2. c'est vraiment passionnant cette culture à découvrir!

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    1. Oui beaucoup de beaux objets étonnants, qu'on ne comprend pas très bien.

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  3. J'ai beaucoup aimé ces totems quand j'ai visité l'Ouest du Canada.
    Il y en a de très beaux à Ottawa, au Musée canadien de l'histoire.

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