La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 7 février 2020

Un geste, et tout le drame se dénouait, la vie de l’étrange aventurier se terminait misérablement.

Maurice LeblancArsène Lupin contre Herlock Sholmès, 1906.

Le volume raconte le formidable affrontement entre deux génies redoutables. Derrière Sholmes et son fidèle Wilson se cachent bien évidemment Sherlock Holmes et Watson. Si l’Anglais n’est pas forcément à son avantage, égoïste et sans humour, il s’en tire avec honneur, contrairement au souvenir que j’en avais gardé. Il est aussi question d’une dame blonde, d’un diamant bleu et d’une lampe juive. Encore une fois je suis frappée par le fait que ces romans soient à la fois inscrits dans leur temps et sous le signe de la modernité : tout s’y passe dans des immeubles récents, les automobiles vont vite, les navires à vapeur et le téléphone constituent des moyens d’action. Et c’est quand même parfaitement ringard à bien des aspects (ah ! les femmes ! les domestiques ! le petit peuple !).

Jamais encore Sholmès n’avait senti la lutte aussi violente entre Lupin et lui. Avec son instinct prodigieux, il devinait, sous cette gaieté excessive, une concentration de pensée formidable, comme un ramassement de toutes les facultés.

Sherlock Holmes est un des personnages littéraires qui a la plus grande postérité, signe incontestable de son succès (Lupin ne peut pas en dire autant). En l’occurrence, vous aurez avantage à lire auparavant L’Aiguille creuse, d’abord parce que c’est très bon et ensuite parce que Holmes et Lupin s’y croisent dans un chemin. Ici, nous avons deux nobles héros, chacun dans son genre.
Le ton est joyeux, heureux, loin du drame.

On se rappelle le formidable éclat de rire qui accueillit la publication de la double dépêche. Le nom seul d’Arsène Lupin était un gage d’imprévu, une promesse de divertissement pour la galerie. Et la galerie, c’était le monde entier.

Maurice Leblanc sur le blog :
A. Macke, Deux personnages à la rivière, 1913 coll. privée.
On voit que la peinture était vachement plus moderne !

6 commentaires:

  1. Oh j'en ai lu, des Lupin, y compris celui ci , mais il y a longtemps!J'aimais beaucoup.

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    1. Lu au collège ou au lycée et j'en relis quelquefois dans le train (ils sont gratuits en numérique).

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  2. ah Lupin quel bon souvenir de lecture, je crois que j'avais 13 ou 14 ans et je l'ai lu dans le désordre mon préféré est resté longtemps l'Aiguille creuse mais finalement j'ai opté pour 813 ...ah je devrais me faire une petite relecture un de ces jours

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    1. 813 est très réussi mais plus sombre (et plus compliqué). Il m'en reste quelques-uns à lire.

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  3. J'avais bien aimé, malgré la place de la femme. L'aiguille creuse est quand même mon préféré.

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