La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 17 avril 2021

Paris, église du Saint-Esprit

Le blog poursuit son parcours dans quelques églises du XXe siècle. Celle du jour est contemporaine de celle de la semaine dernière. Il s’agit de l’église du Saint-Esprit à Paris (12e, avenue Daumesnil).

Le quartier connaît une forte croissance démographique dans l’Entre-deux-guerres et c’est pourquoi la construction de ce nouvel édifice est décidée.

L’architecte est Paul Tournon. C’est un édifice en béton armé, avec une grande coupole, inauguré en 1935, et qui présente donc quelques points communs avec l’église Saint-Louis de Marseille, d’autant que l’on retrouve Carlo Sarrabezolles comme sculpteur pour plusieurs éléments de la façade.

À l’extérieur : un habillage de brique cache le béton et construit une grande façade (y a des églises baroques comme ça, avec une façade de théâtre qui ne dit absolument rien de la structure intérieure) (au Moyen Âge on ne faisait pas du tout ça).

Le clocher a été ajouté plus récemment. N'empêche que c'est assez monumental.


La nef intérieure est constituée d’une grande coupole (30 mètres de haut), épaulée de chaque côté par deux demi-coupoles. Je mélange mes photographies et celles de Wikipedia, car aujourd’hui l’édifice est très sombre et très délabré. Cela fait franchement pitié. L'église est insérée entre des immeubles hausmanniens qui empêchent toute lumière de passer par les rares fenêtres. J'ai visité l'édifice fin décembre et le soleil n'était pas du tout au rendez-vous (alors qu'à Marseille, hein... bref).

La photo de gauche (Wiki) montre quel est le grand modèle de l'édifice : Sainte-Sophie à Istanbul. C'est moins évident sur ma photo.


C’est d’autant plus regrettable qu’un grand nombre d’artistes et d’artisans (fresquistes, sculpteurs, ébénistes, artisans du métal, maîtres verriers, peintres…) ont travaillé à cet édifice. Il y a par exemple une Pentecôte de Maurice Denis.


Les médaillons très esprit de Sainte-Sophie (la personne qui posté les photos sur Wiki a bénéficié d'une super lumière ! je n'ai rien vu de tout cela).

La Pentecôte de Denis avec les rayons de l'Esprit saint (un thème attendu vu le nom de l'église) (d'ailleurs si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire sur la Pentecôte, y a un billet). qui descendent sur d'abord sur les Apôtres, puis par ruissellement (et oui !) sur les membres du clergé. On aperçoit en bas au centre l'ange délivrant Saint Pierre. Et sur les côtés l'évangélisation du monde, avec à droite les peuples lointains qui sont baptisés par un prêtre.  Rappel que l'on est à côté de la Porte Dorée et du musée des Colonies/de l'immigration.

Les vitraux très jolis, mais tout petits.

Un beau relief de je ne sais pas qui. Mais très représentatif des années 30 : figuratif, hiératique, pas de perspective et surtout la très belle typographie. Très cohérent également avec l'architecture, qui est tout à la fois un rappel de l'Antiquité romaine et de l'ère byzantine.

Un bel édifice, mais dont la visite est un peu frustrante, vous l'aurez compris. Un jour le soleil reviendra et l’édifice sera restauré. Espérons-le !

Merci Moana de m’avoir accompagnée et guidée pour cette visite.

Les étapes des semaines précédentes : l'église Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen ; l'église Saint-Joseph au Havre ; l'église Notre-Dame à Royan ; l'église Saint-Louis à Marseille.

La semaine prochaine, nous restons à Paris.


6 commentaires:

  1. Je pense que je suis passée devant? Mais l'avenue est longue alors je ne sais pas.
    Extraordinaire cette église (qui s'ajoute à mes 'must be visited').
    La lumière c'est important.
    Et pour visiter la Sainte chapelle on m'avait conseillé les jumelles, idée intéressante pour ce genre d'édifices à détails difficilement visibles d'en bas,

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    1. Bonne idée les jumelles à la Sainte-Chapelle !
      Pour cette église, je suppose que la lumière est allumée pendant la messe et éteinte en dehors, c'est souvent le cas. J'y suis allée parce qu'elle est louangée dans mon guide de Paris et qu'un ami était partant pour l'aventure.

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  2. Je suis sûrement passée avenue Daumesnil sans la remarquer. La prochaine fois j'y ferai halte!

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    1. C'est une grande bouche sombre, pas forcément engageante !

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  3. Je me disais en regardant les photos que l'intérieur faisait franchement byzantin. Je comprends mieux en lisant le texte! La jonction avec la tour est curieuse, on dirait qu'il y a des fenêtres d'appartement. Crois-tu que ce soit le cas?

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    1. Non. Je réponds sans avoir vérifié, mais on va dire que je parle par expérience (ou par préjugé).
      D'abord on a certes une façade écran, mais elle dit quand même quelque chose de l'intérieur. Elle est tripartite et on voit bien sur la photo dite Wikipedia qu'il y a quand même des bas-côtés, malgré la grande coupole. Et la façade tripartite (nef + bas côtés), c'est un standard pour les églises. Les ouvertures de la façade correspondent donc à des baies qui ouvrent dans les bas-côtés, dans les tribunes et au-dessus de la porte. On voit que les tribunes sont surmontées de demi-coupoles avec des fenêtres.
      En revanche tout en haut (au niveau des toits hausmanniens), on pourrait être dans les espaces de circulation et il pourrait y avoir des pièces un peu techniques (ou des espaces de circulation devenus entrepôts à bordel), des escaliers pour l'entretien, etc.
      Voilà mes hypothèses !

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