La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 3 août 2021

On était en plein mélodrame et Poirot sentait croître son irritation.

 Agatha Christie, Poirot joue le jeu, traduit de l’anglais par Pierre Girard, parution originale 1956.

 

Poirot est appelé au secours par son amie Ariadne Oliver, romancière à succès, qui organise une course à l’assassin pour une kermesse et qui craint le pire (et qui a raison). Ensuite, nous avons (du sexisme en pagaille) la grande famille riche, les voisins aisés, la gouvernante, la modernité que l’on craint avec la confusion dans la hiérarchie sociale, le petit peuple et l’étranger (un homme très brun, pensez donc !) venu d’on ne sait où dans son yacht. L’intrigue est un peu capillotractée, mais quand vous faites Toulouse-Marseille en train, c’est très agréable.

Je suis frappée par le sens des dialogues de Christie, où les personnages tiennent des propos qui sont immédiatement interprétés par Poirot, dans un sens un peu différent. Les phrases sont courtes et l’ironie est bien là. C'est plutôt savoureux.

 

Poirot la fixait toujours. Elle soutint son regard d’un air de défi.

- Voilà qui est intéressant, commenta Poirot.

- Vous me trouvez complètement idiote, n’est-ce pas ?

- Je ne vous ai jamais considérée comme une idiote.


Une rue de Londres.

Agatha Christie, Le Crime d’Halloween, traduit de l’anglais par Janine Lévy, parution originale 1969.

 

Une fête est organisée pour les enfants (fête à laquelle assiste Ariadne Oliver) et une petite fille affirme avoir eu l’occasion d’assister à un vrai meurtre. Personne ne la croit bien sûr, elle veut se rendre intéressante. Sauf qu’ensuite on la retrouve morte. Voilà la romancière contrainte de faire appel à son vieil ami.

Le hasard a fait que j’ai lu ces deux romans l’un à la suite de l’autre. Dans le second, Ariadne Oliver fait allusion à la murder party qui a mal tourné dans le précédent volume. Mais sinon aucun rapport.

Que dire ? Le meurtre d’un enfant appelle les sempiternelles réflexions sur les déséquilibrés et les pervers. Cette fausse piste convenue est très lourde. Pour le reste, l’intrigue est bien menée. Il y a un jardin de rêve comme savent en concevoir les Anglais. Il y a aussi des enfants charmants et des jeunes hommes qui aiment se déguiser. Mais le coupable n’est pas très bien taillé.

 

Une sonnerie retentit. À la porte de l’appartement, cette fois. Et il ne s’agissait pas d’une simple pression sur un bouton mais d’une sonnerie prolongée, insistante, stridente, wagnérienne en quelque sorte, et qui faisait vibrer les murs.

- Pas de doute, elle est en crise.

 

Une romancière.

Agatha Christie sur le blog :

Le Miroir se brisa
Une poignée de seigle 
Le Vallon


9 commentaires:

  1. Je n'aime pas trop le personnage d'Ariadne Oliver, mais reconnais qu'Agatha Christie est très addictive (et évidemment j'ai lu tous ses romans, je crois). Parfait en train, tu as raison.
    (quoi tu n'as pas lu Bilbo?^_^)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je RELIS Bilbo voyons ! Tout comme je relis Agatha Christie d'ailleurs.

      Supprimer
    2. M'étonne pas! ^_^
      J'attends ton avis sur L'ascenseuriste (très roumain)

      Supprimer
    3. Comme je suis indécrottable, c'est aussi une relecture et donc il y a déjà un billet (en attendant le second) : http://chezmarketmarcel.blogspot.fr/2013/04/cette-methode-validite-universelle.html

      Supprimer
    4. Je viens de lire ledit billet, bon, sans doute avais-je raté des trucs à ma lecture, mais baste, le roman est plaisant, ce qui est bon signe.
      Je relis qq commentaires chez moi, oui, un bouquin acheté au stand Ginkgo, le responsable est terrible pour ça! ^_^ D'après mon exemplaire, il a voyagé chez des blogs, mais lesquels?
      https://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2013/12/simeon-lascenseuriste.html

      Supprimer
  2. il y a une éternité que je ne l'ai pas lu par contre j'ai pris plaisir à écouter ceux que l'on trouve en livres audio très réussis d'ailleurs
    j'ai beaucoup aimé la bio de cette femme qui était sur Arte il y a peu, une vie passionnante

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah j'ai vu le documentaire aussi ! Il était effectivement très intéressant.
      Je comprends que cela passe bien en audio car les dialogues sont plutôt réussis, sobres et ironiques.

      Supprimer
  3. Moi qui étais en panne d'inspiration... (je plaisante), je vais peut-être me laisser tenter par un Agatha Christie. Il suffit juste de choisir le bon - ou de choisir, tout simplement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ils sont un peu inégaux mais ils permettent à faire passer plus vite les heures de train.

      Supprimer

N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).