Leonardo Padura, La Transparence du temps, parution originale 2018, édité en France chez Métailié.
Mario Conde, notre ex-flic, approche des 60 ans. Il se sent vieux. Cette existence lui semble bien vaine. Et voici que débarque Bobby, ancien ami, perdu de vue depuis longtemps, qui lui demande de partir à la recherche d’une statue de Vierge noire, très ancienne, qui lui a été volée. Cette enquête mènera le héros aussi bien dans les bas-fonds de la Havane, dans ces quartiers où vivent dans la misère tous ceux qui rejoignent la ville de façon illégale, que dans les demeures et les restaurants les plus huppés, là où on est éternellement jeune, beau et riche.
Il y a aussi des aperçus historiques sur l’histoire de la statue, qui nous emmènent à l’époque lointaine des croisades.
Et Conde reste fidèle à lui-même. Il boit et il fume, trop, il est macho, il est perspicace, il peut compter sur ses amis.
Le panorama ne paraissait pas tellement nouveau, mais pas trop lamentable non plus : travail, amitié, amour, tout cela un peu usé, et vieilli, mais encore solide et réel.
Ferron, Retour d'Italie numéro 2, 1954, MNBAQ |
Comme à chaque fois chez Padura, le titre est nul et le roman est trop long. Ça se traîne, ça se traîne. Je l’ai quand même lu avec plaisir, portée par les personnages d’abord, et puis par les descriptions de repas, qui donnent envie de se mettre à la cuisine cubaine, totalement inconnue pour moi.
C’est un roman marqué par la mélancolie liée au passage du temps et à la perte prévisible des amis, qui donne un portrait triste de l’île, d’où les jeunes partent inexorablement, où les familles sont séparées par les années et les distances, même si les voyages sont dorénavant autorisés, et où les inégalités restent criantes. Il y a aussi l’évocation de la vie des homosexuels à Cuba, obligés de cacher leurs préférences durant une vie entière, et découvrant enfin la liberté, malgré les préjugés.
Savez-vous que le meilleur café du monde est celui que l’on boit en Italie et que le meilleur café cubain est celui que l’on fait à Miami ?
Lu en VO. Les traductions des citations sont de moi. Padura n’est pas très compliqué à lire en espagnol.
J’ai quand même préféré Les Brumes du passé.
L’avis d’Eimelle et de Keisha.
Première participation au mois latino-américain d’Ingannmic.
En VO? Bravo!
RépondreSupprimerJ'ai démarré avec Les brumes du passé (plus court, oui) et suis tombée dans la marmite cubaine.
Il est pas mal, Les Brumes du passé. Beaucoup de redondances aussi, mais moins quand même, et il donne envie d'écouter de la musique. En plus, il y a toute cette bibliothèque mystérieuse !
SupprimerHé oui, je résiste mal aux bibliothèques, dans les romans aussi.
SupprimerCela fait longtemps que je n'ai pas vu Condé! Je vais me le mettre dans le pense-bête. Quand nous rentrerons de Guadeloupe on fera un tour (virtuel) par Cuba
RépondreSupprimerC'est facile à lire en espagnol alors une fois de temps en temps j'en prends un.
SupprimerJ'ai bien aimé Les brumes du passé, et celui-là m'attend sur mes étagères, mais je crois que je vais le recycler dans une boîte à livres, tu n'es pas la première à souligner ses longueurs, il est quand même assez volumineux, et ce n'est pas comme si je n'avais pas de quoi lire... En revanche, j'avais adoré L'homme qui aimait les chiens, fort dense, mais jamais ennuyeux. Je relirai peut-être cet auteur avec Hérétiques, hors de la série des Condé... Merci pour cette participation, qui plus est en VO !
RépondreSupprimerOh pas de regret, ce n’est pas le plus réussi. J’en lirai sûrement d’autres, selon ce que je trouve en espagnol.
SupprimerCe n'est pas mon préféré de Leonardo, j'ai vraiment aimé les quatre qui composent Les quatre saisons à La Havane et dans un autre genre, L'homme qui aimait les chiens... Bravo pour cette lecture en VO !
RépondreSupprimerAh tu l'appelles Leonardo, carrément ! Ce n'est pas très difficile à lire en VO alors je vais sûrement continuer.
Supprimerj'avoue qu'il ne m'a pas laissé de souvenirs très détaillés!
RépondreSupprimerNon je pense que ce n'est pas le plus réussi.
SupprimerJe confirme, pour avoir lu Adios Hemingway, que Paduro en VO est faisable. Mais je pense aussi me souvenir que j'avais appris des mots dont je savais déjà qu'ils ne me seraient d'aucune utilité. Lecture courte et sympathique mais qui ne m'avait pas donné envie plus que ça de continuer avec Padura. Si tu as d'autres lectures VO à conseiller (histoire sympa, style pas trop compliqué), je suis preneuse.
RépondreSupprimerPas lu beaucoup. J’ai lu Mendoza en espagnol mais ce n’était pas si facile mais l’histoire était bien.
SupprimerJ'ai aimé les Brumes du passé ! Comme c'est le seul que j'ai lu, je ne savais pas que l'écrivain pouvait avoir des longueurs et des redondances.
RépondreSupprimerPour moi c’est un peu commun à l’ensemble de ses titres, mais c’est sans doute plus ou moins perceptible m
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