Richard Brautigan, La Vengeance de la pelouse, recueil de nouvelles, parution originale 1971, traduit de l’anglais par Marie-Christine Agosto.
On a toujours besoin d’un Brautigan en été. Et c’est toujours aussi difficile à raconter.
Nous étions assis là tous les trois dans cette roulotte où il pleuvait, frappant de toutes nos forces aux portes de la littérature américaine.
Il y a de tout petits souvenirs d’enfance, comme le portrait de la grand-mère, qui fait de la contrebande d’alcool, les jeux des enfants, et puis les petites tranches de vie à San Francisco, les souvenirs de l’homme de 30 ans, qui promène sa fille au parc, qui lui raconte des histoires, qui aime bien marcher seul et sans but. Chez Brautigan, les femmes ne sont ni belles ni sculpturales, elles sont jolies et adorables et ce vocabulaire est charmant, quotidien, plein de douceur. Il y a aussi des récits un peu fous, où une bulle de savon entre en collision avec un bus ou un autre où tous les éléments de la maison sont remplacés par de la poésie (et quand Emily Dickinson prend la place de l’évier, ce n’est pas toujours facile). Il y a des gens qui essaient d’enterrer un lion et qui n’y arrivent pas. On est d’abord dans l’état de Washington, dans un climat humide, où l’on chasse les ours, puis en Californie.
Cent vingt dollars par jour ! Une dactylo !
Il a dit qu’elle se charge de tout. Il suffit de lui remettre le manuscrit, et comme par enchantement vous avez une orthographe séduisante et parfaite, une ponctuation belle à en pleurer, et des paragraphes comme des temples grecs, et elle finit même les phrases pour vous.
C’est la dactylo d’Ernest.
C’est la dactylo d’Ernest Hemingway.
W. Berman, Sans titre, 1964 Dallas Museum of Art |
C’est doux et poétique et décalé et plein d'humour et un peu mélancolique.
Il y a des merveilles d’écriture.
Je suis habité ce soir par des sentiments pour lesquels il n’y a pas de mots, et des faits qu’il faudrait expliquer en termes de poussières plutôt qu’en paroles.
J’ai examiné des petits bouts de mon enfance. Ce sont des morceaux d’une vie lointaine qui n’ont ni forme, ni sens. Des choses qui se sont produites comme des poussières.
Il regarda à nouveau la couverture et tourna à nouveau les pages. Il arrêtait les pages comme si c’était les aiguilles d’une horloge, et il était satisfait de l’heure qu’il était. Il lut un poème qui se trouvait à sept heures dans le livre. Puis son hésitation revint et assombrit l’heure.
Brautigan sur le blog :
La Pêche à la truite en Amérique
Sucre de pastèque
Honte sur moi, jamais lu! Tu conseilles quoi pour commencer?
RépondreSupprimer(visité la cité de l'architecture, râle comme pas possible avec mon complice e balade car c'est très mal marqué, genre, tins c'est Nohant, ah bon, et puis à plusieurs mètre le panneau, etc. Pareil pour les moulages. Mais j'ai une grosse envie 'aller découvrir tout ça sur place! Autre point positif, l'expo Notre Dame, complète et fantastique! et je me suis régalée avec l'appartement Le corbusier et toutes les maquettes , je raffole des maquettes quand j'en vois)
C'est un musée énorme, avec toutes les copies des fresques, des portails, un musée de sculpture française, et d'architecture... et leurs expos sont souvent bien.
SupprimerPour Brautigan, je pense que tu peux commencer par celui-ci même si ce n'est pas le plus connu. Il me semble assez représentatif et facile d'accès. Plein de fantaisie.
un auteur jamais lu mais bon ma PAL déborde tellement qu'il est inutile de lire je le lirai ....un jour rien n'est certain
RépondreSupprimerJe ne suis pas sûre que ce soit ton style en plus. Pas de regret.
SupprimerCela fait une éternité que je n'ai pas lu Brautigan ! Et pourtant tu as raison, c'est le compagnon idéal de l'été. Comme dirait Philippe Jaenada, "on n'aime jamais vaguement Brautigan"...
RépondreSupprimerC'est toujours un régal !
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