La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 26 septembre 2024

La ville avait une innocence de fille au berceau.

 

Émile Zola, La Conquête de Plassans, 1874.

 

Ce volume nous ramène à Plassans, où les Rougons font désormais partie de l’élite, mais l’histoire se tient principalement dans la famille de sa fille, Marthe. Cette jolie petite maison bourgeoise qui respire la tranquillité accueille un nouveau locataire : l’abbé Faugeas, à l’apparence misérable, mais ambitieux, et soutenu par le pouvoir parisien. Le roman raconte son ascension, associée à la dégringolade de la famille de Marthe.


L’abbé Faujas tendit les bras d’un air de défi ironique, comme s’il voulait prendre Plassans pour l’étouffer d’un effort contre sa poitrine robuste. Il murmura : « Et ces imbéciles qui souriaient, ce soir, en me voyant traverser leurs rues ! »

Remake du « Ah nous Paris » de Rastignac. Zola connaît ses classiques et salue son maître.


Cela commençait plutôt bien. J’étais contente de ce retour en province, d’autant que madame Rougon est un redoutable personnage, haute en couleurs. La peinture de l’élite locale est très réussie, entre ses différentes coteries, même si l’absence totale de la population est tout de même surprenante. Les habitants sont à peine plus que les arbres. Autre point positif dans le roman, pas de vieille fille à accuser !


L’abbé Faujas la regarda fixement, comme s’il avait reconnu dans la façon dont elle manœuvrait son éventail quelque signe maçonnique.


Daumier, Passants, 1858 Lyon BA

J’avoue cependant m’être lassée du récit de ce complot inexorable. À un moment, la lectrice aguerrie voit assez bien ce qui se profile. J’ai envie de dire : à quoi bon nous raconter un complot qui fonctionne ? Même si les dernières pages montrent un sacré déraillement de la machine, je le reconnais – elles sont à lire.

Je retiens notamment le récit d’une partie de volant (sorte de badminton) particulièrement endiablée. C’est un beau morceau de littérature.

 

C’est donc un abandon en plein milieu.

La suite de la saga quand je reprendrai la liseuse.



 

16 commentaires:

  1. Je ne sais pas si c'est la période mais j'ai bien du mal à finir mes livres en ce moment

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    1. La période est déprimante et on a du mal à se concentrer ou à se plonger dans un univers.

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  2. J'ai lu plusieurs romans de Zola mais pas celui-ci... ou alors je ne m'en souviens pas !

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    1. Ce n'est pas très grave, comme tu le vois.

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  3. Abandon? mais tu ne connaîtras donc pas la fin bien utile pour comprendre les développement et le Docteur Pascal (bien après)

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    1. Il suffit de lire les 20 dernières pages et Wikipedia, ne t'inquiète pas.

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  4. celui là ne me dit rien du tout... et je ne vais pas chercher plus loin ;)!

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  5. après des lectures de mon adolescence quand j'ai voulu reprendre pied dans Zola j'ai commencé par celui là
    je n'ai pas le souvenir de m'être ennuyée mais c'est effectivement un peu fade sauf la fin comme tu le dis très bien

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  6. Quand je pense que je voulais les relire dans l'ordre! J'ai vite abandonné.

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    1. Je tiens bon, j'en suis à quatre sur vingt !

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  7. J'adore ton titre ! Pour relire du Zola, je passe par contre ...

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    1. Ce n'est pas le meilleur mais d'autres volumes font partie des "lieux" de la culture française.

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  8. Relu cet été (il me reste 15 "Rougon-Macquart" à relire!).
    Oui, le badminton... Comme quoi le séminaire mène à tout!
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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    1. Moi aussi il me reste toute la série en ligne de mire, encore quelques années.

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