Beatrix Potter

 

Beatrix Potter (1866-1943)

On connaît le nom de Beatrix Potter, créatrice des lapins les plus charmants du potager, mais on peut en savoir plus.

 

D. Banner, Beatrix Potter, 1938 National Portrait Gallery
Avec les fameux moutons à l'arrière-plan.

J’ai eu la chance de visiter l’exposition que le Victoria and Albert lui a consacrée en 2022. Ses dessins étaient un enchantement, même si j’ai regretté qu’elle ne soit pas davantage replacée parmi son époque. L’exposition mettait l’accent sur deux aspects : son apprentissage (dessins et dissection des animaux de la maison, inlassable curiosité) et son rapport à la campagne anglaise (avec son action pour sauver la race de moutons Herdwick et le don de terres au National Trust).

L'apprentissage passe par des cours de dessins, par la constitution d'un herbier, d'une collection de fossiles et d'une collection d’insectes, par des séances de dessin dans les salles du British Museum et dans les jardins botaniques de Kew. Elle manifeste alors une grande connaisseuse des lichens, mousses et champignons. Elle semble aussi avoir eu dans sa jeunesse toute une ménagerie, dont un lapin nommé Peter Piper, ainsi qu'une chouette et un hérisson nommé Mrs Tiggy. L'exposition montrait une photographie de la jeune Beatrix Potter promenant un lapin en laisse.

Elle commercialise ses dessins, ses cartes de vœux. En 1901 publication à compte d’auteur (parce que personne n’en veut) de The Tale of Peter Rabbit. Et puis c’est le succès, les éditeurs qui se précipitent et l’indépendance financière.

Elle achète des terres en Cumbria (c’est tout au nord de l’Angleterre, à côté de l’Écosse, mais côté ouest) (hyper rural).

Potter Rupert, carnet de dessin (1853 V&A). Rupert Potter est le père de Beatrix. Comme vous le voyez, il ne manquait ni d'humour ni de talent.

Beatrix Potter, carnet de dessin (1876 V&A) Un dessin plein d'humour. Le coucou est sorti de sa boîte, furieux d'être dérangé par cette ribambelle de souris qui ne respectent rien. On aime les profils de félin qui ornent la pendule. 1876 ? Elle a dix ans.

Peter Piper (1892 V&A) et  Un hérisson Mrs Tiggy (1904 V&A).

La réussite des dessins et aquarelles de Potter provient de leur grand naturalisme. Elle a passé des heures à les observer et à les rendre le plus fidèlement possible avant de les mettre en scène dans ses livres. Le fameux Peter Piper au repos, les pattes arrières croisées. Et le hérisson, d'où seule la tête émerge. Ils sont bien là !

Endpaper pour Peter Rabbit (1912 Hill Top).

Une aquarelle qui a servi de modèle pour une page de livre. Les héros de Potter sont plongés dans la lecture de ses plus grands succès. Le thé et un plat attendent. Regardez comme les couleurs sont douces et les dessins élégants !

The tailor of Gloucester (1902, aquarelle, Tate).

Un des contes les plus connus avec ces adorables souris. Douceur et élégance, charme des détails... Ces petites pattes croisées là !

À noter qu'aujourd'hui, à deux pas de l'extraordinaire cathédrale de Gloucester, se tient une boutique entièrement dédiée à Beatrix Poter. Évidemment, elle porte le nom du tailleur.

The tale of squirrel Nutkin (1901 aquarelle, Hill top).

Ici on aime les chouettes parce que ce sont les plus mignonnes (même si dans la vraie vie, le petit écureuil ne serait peut-être pas trop rassuré).

The Tale of the Flopsy Bunnies Gardens neatly Razed (1909 aquarelle, Frederick Warne archive).

Parce que je ne peux décemment pas vous laisser sans vous montrer une page de Peter Rabbit...

Sur la même image, des lapins réalistes en train de galoper à quatre pattes, houpette au vent, et deux lapins anthropomorphisés, à deux pattes, avec des habits et un panier, et un panneau humoristique. Le ton est donné.

Sur le blog, un billet sur l'immortel Jeannot lapin.

La semaine prochaine, un photographe.