Ongles est un village des Alpes-de-Haute-Provence, immédiatement à côté de Banon, perché à 613 mètres d'altitude, sur un rocher comme une île au-dessus des champs (et d'ailleurs on parle du « Rocher d'Ongles »). En 1962 ce sont 25 familles harkis qui sont installées à Ongles (mais ensuite, la plupart partent vers Cannes). Un petit musée installé dans le château rappelle ce moment.
Mais aujourd'hui nous marchons dans les rues d'un village abandonné.
En effet, le cœur original du village correspond au hameau de Vière, qui est situé sur une petite butte à l'écart de l'actuel village.
À Vière, les traces d'occupation sont très anciennes, avec un petit oppidum. Pendant la pax romana les habitants s'installent dans la plaine à proximité, mais ils ne tardent pas ensuite à remonter se mettre à l'abri dans les hauteurs. Au 12e siècle, on trouve à Vière un château et une église, des maisons, un rempart. Au 13e siècle, le village s'agrandit, l'église est réaménagée et l'enceinte est reconstruite. C'était une petite citadelle, avec un rempart, des tours et trois portes.
Les guerres diverses de la période moderne entraînent la destruction du château. À partir du 17e siècle, la population se déplace sur les flancs de la butte et se rapproche de la plaine, de l'eau, des champs, des commerces et de la route. Le vieux bourg devient peu à peu une carrière de pierres, d'autant que les murs facilitent l'aménagement de terrasses pour cultiver les oliviers.
Les nouveaux habitats composent les actuels hameaux d'Ongles.
En 1765, le secteur de Vière abrite encore 12 maisons. L'église est définitivement abandonnée en 1840 (et réinstallée dans le château d'Ongles). En 1860 il restait seulement 4 habitants à Vière qui est déserté à la fin du siècle.
Les restes de l'église Saint-Barthélemy.
| Le cimetière. |
Aujourd'hui le site est classé et accessible librement. On peut à tout moment marcher dans les rues pavées de calade. Les lieux sont entretenus et les vestiges sont stabilisés et préservés.
| Les voisins sont sympathiques. |
Cette visite m'a rappelé la lecture d'un roman de Maria Borrély, Le dernier feu, où un village situé en hauteur est abandonné parce que tout le monde veut se rapprocher de la rivière et de ses champs fertiles (un roman que vous devriez lire).
Reprise des billets touristiques début janvier.
Merci pour la découverte. C'est une bonne idée d'objectif de randonnée.
RépondreSupprimerOui, petite balade facile (évite le plein été).
SupprimerJ'ai le souvenir d'une foire agricole dans ce village (son nom m'a marquée)... on y avait notamment assisté à une tonte aux ciseaux.
RépondreSupprimerAh mais ça devait être intéressant !
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