La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 13 décembre 2015

Ô voyageur, ô savant, ô poète

W. B. Yeats, Byzance, l’autre rive, 1928.

Non, ce pays
N’est pas pour le vieil homme. Garçons et filles
À leur étreinte, et les oiseaux des arbres,
Ces profusions de la mort, à leur chant,
Les cataractes de saumons, les mers
Gonflées de maquereaux, tout, ce qui nage,
Vole, s’élance, tout dans l’été sans fin
Célèbre concevoir, naître et mourir.
Prise dans la musique des sens, toute vie néglige
Les monuments de l’incoercible intellect.

L’homme qui a vieilli n’est qu’une loque,
Un manteau déchiré sur un bâton, à moins
Que l’âme ne batte des mains et ne chante, toujours plus fort,
À chaque accroc nouveau du vêtement mortel.
Or, il n’est pour le chant qu’une école, lire
Les monuments où l’âme a sa splendeur,
Et c’est pourquoi j’ai franchi les mers, et je suis venu
À la ville sainte, Byzance.

Poème extrait du recueil Quarante-cinq poèmes, traduit de l'anglais par Yves Bonnefoy.

En raison d'un déménagement et d'une connexion internet pleine de suspense, je vous laisse avec ce poème, qui vous donnera l'origine d'une formule bien connue.

2 commentaires:

miriam a dit…

Yeats et Byzance! C'est Byzance ! Je vais aller le lie en VO

nathalie a dit…

Oh ça ne doit pas être facile ! Respect.