La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 17 décembre 2018

C’est une très bonne histoire, rien de plus !

Anne Perry, Le Spectacle de Noël, traduit de l’anglais par Pascale Haas, parution originale 2011, édité en France chez 10/18.

C’est Noël. Une neige épaisse recouvre la campagne anglaise et bloque toutes les communications. Une troupe de théâtre est hébergée chez une riche famille et répète une pièce adaptée d’un roman sorti à peine un an plus tôt : Dracula de Bram Stoker. Quand soudain C’EST LE DRAMEun invité mystérieux sonne à la porte.
Vous y êtes ? Entre Halloween et Noël, une petite histoire avec de la neige, des cheminées brûlantes, des vampires et des tensions sociales. Ce roman sans prétention, à l’écriture plate comme la mort et au dénouement tenant en 5 pages, se lit avec grand plaisir, quand on est bien fatigué et au chaud sous sa couette. 

- Vous êtes trop littérale, madame, dit Singer en secouant imperceptiblement la tête. Toute cette histoire relève du… fantastique.
- Pas du tout, insista Caroline. Elle sort des ténèbres des cauchemars que nous portons en nous. Aussi se doit-elle d’avoir de la consistance, sans quoi elle perd sa dimension effrayante.

J’ai trouvé habile de se servir du succès de Stoker pour raconter une pièce de théâtre et un roman policier. Comme souvent chez Perry, l’intérêt se place d’abord sur les personnages féminins. Ce sont elles qui importent ! L’héroïne (qui a un lien de famille avec ses autres héros récurrents) observe tout autour d’elle et enquête, la maîtresse de maison va se rebeller contre une belle-mère morte, une jeune femme souhaite écrire des pièces de théâtre, une autre va jouer son va-tout et trouver un mari. À côté les hommes sont plutôt désemparés, embourbés dans leur rôle social, ils ont du mal à se dépatouiller de leurs émotions – quand on domine, on se croit libre.
Bref, c’était bien agréable.

- Il est le mal incarné ! contra vivement Douglas. C’est la raison même pour laquelle il nous horrifie ! Car il s’agit bien de cela, n’est-ce pas ?
- Non, Mr. Paterson, répondit Ballin d’une voix caressante. La plupart du temps, le mal tire son pouvoir du fait que nous sommes impuissants à le reconnaître. Il n’est pas repoussant du tout. Il n’attaque pas, il séduit.
Caroline réprima un frisson, comme si une main glacée venait de l’effleurer.

Harris, Neige II, 1915, musée d'Ottawa

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu me fais rire ! je crois que tu résumes en une phrase tous les romans d'Anne Perry sur Noël ! : "Ce roman sans prétention, à l’écriture plate comme la mort et au dénouement tenant en 5 pages, se lit avec grand plaisir, quand on est bien fatigué et au chaud sous sa couette."
J'aime beaucoup le tableau !
Syl.

nathalie a dit…

Harris est un peintre canadien (et je dois faire un billet à son sujet un jour ou l'autre). Je n'ai rien contre Perry mais en effet... je picote un peu.

eimelle a dit…

pas mal pour une lecture plaid-canapé quoi!

nathalie a dit…

Oui, on peut remplacer la couette par le plaid, ça ne change pas fondamentalement le roman.

Lili a dit…

Tiens, c'est tout à fait le genre de lecture qui passerait bien en attendant Noël !

nathalie a dit…

Il faut précisément lire le roman entre Halloween et Noël, quand il caille bien dehors et qu'il fait nuit à 2heures.

Emma a dit…

Ben oui, on a aussi besoin de livres qu'on peut lire quand on est fatigué, un peu malade ou juste parce qu'on a envie de se distraire.

nathalie a dit…

Voilà ! Et celui-ci entre très bien dans cette case.