Raymond Chandler, Playback, traduit de l’américain par Chantal Wourgaft, parution originale 1958, lu dans l’édition Quarto Gallimard.
Une dernière enquête de Philip Marlowe. Un cabinet d’avocats l’engage pour suivre une jeune femme, désireuse de se cacher dans la petite ville d’Esmeralda, mais soumise à un méchant maître chanteur. Notre héros, au lieu de simplement empocher l’argent et de rentrer chez lui, préfère découvrir ce qui se trame et aider la belle inconnue. Là-dessus débarquent un ancien voyou, un autre privé, un pendu drogué et un vieux. Et comment sait-on que c’est la dernière enquête ? Marlowe est amoureux et en plus les flics sont corrects ! (tout se perd)
À première vue, un type sympa, à condition de ne pas le bousculer. À cette distance et sous cet éclairage, je ne pouvais en dire plus, sauf que pour le bousculer, il valait mieux être grand, rapide à la détente, costaud et au mieux de sa forme.
Ce court roman se lit comme les autres avec beaucoup de plaisir (je me répète d’année en année). Le ton est beaucoup moins glauque que dans les précédents, l’intrigue est également beaucoup moins embrouillée, la fin est quasiment romantique… J’ai eu l’impression d’un roman de délassement, très bien réussi.
Le rapport aux femmes n’est décidément pas très au point, mais apparemment le héros a un charme fou, donc bon.
S. Lipska, L'homme au chapeau mou, 1940, musée de Boulogne Billancourt. |
Je raccrochai, passai le portillon et déambulai sur le quai, sur des kilomètres, avant d’arriver à la voie onze, pour grimper enfin dans un wagon déjà plein de cette fumée si douce à la gorge que, dans neuf cas sur deux, elle vous détruit un poumon. Je bourrai ma pipe, l’allumai et apportait ma petite contribution à la puanteur générale.
Je sentais sa tiédeur tout contre moi. Son corps débordait de vitalité. Ses beaux bras m’enlaçaient étroitement.
De nouveau, dans le noir, ce cri étouffé, et de nouveau, lentement, doucement, la paix.
Avouez que c’est très bien écrit. J’apprécie décidément cette écriture, brillante, rapide, ironique et très efficace.
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Dans le cadre de mon programme de lecture d'été.
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