Villa Éphrussi de Rothschild

 Aujourd’hui, nous continuons notre balade dans les villas de la Côte d’Azur. Nous visitons la villa Éphrussi de Rothschild.

 

La Villa a été construite entre 1907 et 1912 pour la baronne Béatrice Éphrussi de Rothschild, une des grands collectionneurs du temps. La villa a l’allure d’un palais florentin de la Renaissance.

Le rose était la couleur préférée de la baronne et orne donc les murs extérieurs. Comme un palais bonbonnière.

Le vestibule permet d'accéder au centre de la villa, c'est-à-dire à ce patio couvert (très palais vénitien), dont les arcades abritent des primitifs italiens.

Le grand salon et ses boiseries du XVIIIe siècle provenant de l’hôtel Crillon. Il y a un vrai tapis de la Manufacture de la Savonnerie destiné à la chapelle royale de Versailles et certains des meubles ont été fabriqués pour Marie-Antoinette.

La villa abrite des peintures de Fragonard et de Boucher, des tapisseries des Gobelins et autres merveilles.

La salle de bain de la baronne : tous les lavabos et placards sont dissimulés derrière les boiseries peintes au XVIIIe siècle. Motifs de fantaisie faits pour la distraction de l'oeil.

Il y a une jolie collection de porcelaines, mais je crois avoir réussi à vous en dégoûter après mon billet de blog enthousiaste du mois de mai.

Il y a une jolie chambre au décor Directoire.

La collection d'art décoratif est remarquable. Comme vous le voyez, les meubles de toute sorte sont nombreux. Ils reflètent à merveille le raffinement des ébénistes du XVIIIe siècle.

Il y a un salon des singeries avec des boiseries pleines de bon goût attribuées à Jean-Baptiste Huet. C’est une année singerie : vous avez déjà vu celle de Chantilly qui est due à Christophe Huet, l'oncle de JB.

La Villa est située au sommet du Cap Ferrat et son parc s’étend tout en longueur, avec la mer de chaque côté, comme un grand paquebot. Sont aménagés un jardin à la française, une roseraie, un jardin japonais, etc. Au cœur du mois d’août, les fleurs étaient cuites (et moi aussi), mais ce doit être ravissant au printemps (et il doit y avoir moins de monde).

 

 

Le goût de la baronne n’est pas unique en son temps. Plusieurs collectionneurs redécouvrent les primitifs italiens, c’est notamment le cas du couple Jacquemart-André. Le goût pour le XVIIIe siècle est également partagé, depuis les frères Goncourt, avec les Jacquemart-André, Moïse de Camondo, les Cahen d’Anvers. Le XVIIIe siècle, c’est le symbole même du luxe à la française, de l’aristocratie, d’un monde disparu à jamais, des Lumières et des salons mondains, dont il peut être intéressant de se réclamer à l’heure de la IIIe République.

À sa mort en 1934, la villa est léguée à l’Institut de France pour qu’elle soit transformée en musée.

La villa est située à 30 minutes à pied de la villa Kérylos visitée la semaine dernière. Pour y aller, vous avez donc le choix entre la simplicité de votre yacht, le train depuis Nice jusqu’à Beaulieu-sur-Mer ou le bus 15 depuis Nice (plus plouc, avouons-le).

 

D'ici la fin de l'année, il y aura sur le blog des billets lecture et un peu de blabla. En revanche, pause dans les billets touristiques ! Ils reprendront en janvier. D’ici là je m’en vais visiter quelques musées et expositions, parce que sinon je n’aurai bientôt plus rien à vous raconter.