La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 11 mai 2022

Personne ne dort dans le monde.

 Federico García Lorca, "Danse de la lune à Saint-Jacques", Six poèmes galiciens traduit par André Belamich. 1935

 

Quel est ce galant tout blanc ?

Regarde comme il frissonne !

 

C’est la lune qui danse

Sur la Grand-Place aux Morts.

 

Regarde son corps transi

noir de morsures et d’ombres.

 

Mère, la lune danse

sur la Grand-Place aux Morts.

 

Qui blesse un poulain de pierre

aux portes mêmes du songe ?

 

C’est la lune ! C’est la lune

sur la Grand-Place aux Morts !

 

Qui regarde à la fenêtre

avec des yeux pleins de brume ?

 

C’est la lune ! C’est la lune

sur la Grand-Place aux Morts !

 

Laisse-moi mourir dans mon lit.

Je rêverai de fleurs d’or.

 

Mère, la lune danse

sur la Grand-Place aux Morts.

 

Ah, ma fille, l’air du ciel

m’a rendue toute blanche.

 

Ce n’est point l’air, c’est la triste lune

sur la Grande-Place aux Morts.

 

Qui brame avec ce plaintif

meuglement de bœuf énorme ?

 

Mère, c’est la lune, la lune

sur la Grand-Place aux Morts.

 

Oui, la lune, la lune

toute couronnée d’ajoncs

et qui danse, danse, danse

sur la Grand-Place aux Morts.


Je suis en vacances, alors je vous laisse en poésie (avec une image d'une réalisation de Gaudí). Et avec un poème espagnol en l'honneur du mois espagnol de Sharon.

2 commentaires:

miriam a dit…

merci pour le poème! bonnes vacances espagnoles

Nathalie a dit…

Le blog est outre-Pyrénées mais moi je suis outre-Manche. Ce sera peut-être l’inverse l’année prochaine !