Federico García Lorca, "Gacela de la terrible présence", Divan du Tamarit traduit par Claude Couffon et Bernard Sesé, 1936.
Je veux que l’eau demeure sans lit.
Je veux que le vent demeure sans vallées.
Je veux que la nuit demeure sans yeux
et mon cœur sans la fleur de l’or ;
que les bœufs parlent aux grandes feuilles
et que le ver de terre se meure d’ombre ;
que brillent les dents de la tête de mort
et que la jaunisse inonde la soie.
Je peux voir le duel de la nuit blessée
qui lutte enlacée avec le midi.
Je résiste au couchant de vert poison
et aux arcs brisés où souffre le temps.
Mais n’éclaire pas ta nudité limpide
comme un cactus noir ouvert dans les joncs.
Laisse-moi dans une angoisse de planètes obscures,
mais ne me montre pas ta hanche fraîche.
Je suis en vacances, alors je vous laisse en poésie (avec une image d'une réalisation de Gaudí). Et avec un poème espagnol en l'honneur du mois espagnol de Sharon.